Le Barreau de Paris a obtenu le retrait de la vente à Drouot de notes manuscrites Fe la plaidoirie de l'avocat de Klaus Barbie, Jacques Vergès, décédé en août 2013, au nom du respect du secret professionnel.
"Nous avons écrit aux commissaires priseurs Castor et Hara pour leur demander l'annulation de la vente et la restitution des pièces à l'ordre du barreau de Paris", a expliqué ce jeudi Me Emmanuel Pierrat, membre du conseil de l'ordre et conservateur du musée du barreau. Drouot a confirmé le retrait de la vente de ces notes dont la valeur était estimée entre 5.000 et 10.000 euros.
"J'ai agi au nom de l'ordre des avocats de Paris et à la demande du bâtonnier en vertu du respect du secret professionnel car toutes les archives de Jacques Vergès sont couvertes par ce secret et le procès Barbie concerne un crime contre l'humanité imprescriptible. Rien ne doit sortir sur le marché, rien ne doit être rendu public. Nous avons une sorte de rôle moral, nous sommes la vigie des règles déontologiques pour tous les avocats décédés qui étaient membres du barreau de Paris", a fait valoir Me Pierrat.
La vente des notes autographes de Jacques Vergès au procès historique en 1987 de l'ancien chef de la Gestapo de Lyon devait être le lot N°1 d'une vente aux enchères prévue le 23 juin à Drouot, comme l'a indiqué Le Figaro. La vendeuse qui a souhaité garder l'anonymat a travaillé il y a trente ans au cabinet de Jacques Vergès qui lui aurait fait cadeau des documents, a indiqué Me Pierrat. "Il ne s'agit pas exactement de la plaidoirie prononcée à l'audience. On peut le vérifier car le procès a été entièrement filmé. Mais cela arrive fréquemment qu'un avocat se détache de son texte soit parce qu'il aime improviser, soit parce qu'il pense que des arguments ne doivent plus être utilisés. C'est en tout cas un document de travail inédit et par ce fait couvert par le secret professionnel", assure l'avocat