Des élus de Rhône-Alpes et de PACA ont appelé le Premier ministre à défendre le modèle économique de la Compagnie nationale du Rhône (CNR). Cette société d'électricité renouvelable a été citée par Ségolène Royal dans le cadre du projet de loi sur la transition énergétique.
"La CNR doit figurer explicitement dans le texte de loi en préparation sur la transition énergétique dans le chapitre relatif à l'hydraulique", ont indiqué les signataires dans une lettre ouverte à Manuel Valls, écrite à l'initiative de Jean-Jack Queyranne, président de la région Rhône-Alpes, qui a réuni 74 élus sur ce thème. (cliquer ici pour voir le site de la CNR)
En 10 ans, 286 millions d'euros réinvestis dans des partenariats avec des collectivités
C'est un "partenaire essentiel de l'ensemble des acteurs de la Vallée du Rhône compte tenu de l'efficacité de sa structure publique-privée" depuis 2001 et l'ouverture du marché de l'électricité, soulignent-ils. Cette structure "lui a permis de bâtir un système de partage de la valeur créée, un modèle du genre,
au profit de l'Etat qui perçoit près de 50% du chiffre d'affaires (dont 24% au titre de la redevance électrique que la CNR est, à ce jour encore, la seule à payer en France), des collectivités territoriales (...) et enfin de ses actionnaires". Entre 2004 et 2013, 286 millions d'euros ont ainsi été réinvestis par la CNR dans des actions de partenariat avec les collectivités bordant le Rhône dans des missions d'intérêt général, hors de la mission de base de la compagnie.un système de partage de la valeur créée". Lettre des 74 élus au Premier Ministre
La CNR doit "retrouver la visibilité nécessaire à la poursuite des missions qui lui avaient été confiées à l'origine (...) générant pour nos territoires
d'importantes retombées en matière économique et d'emploi", assurent-ils. (suite de l'article après le reportage)
Vers une gestion public/privé pour les centrales hydroélectriques?
Le 29 avril, la ministre de l'Ecologie et de l'Energie Ségolène Royal avait annoncé vouloir placer les barrages hydroélectriques français dans le giron de sociétés mixtes à majorité publique, en lieu et place d'un appel d'offres réclamé par Bruxelles sur certaines concessions d'EDF et GDF Suez.
"Ségolène Royal considère que la mise en concurrence pure et simple présente des risques pour l'intérêt général de la gestion de la ressource en eau, de l'équilibre écologique des vallées et des conditions de distribution de l'électricité", avait alors indiqué dans un communiqué le ministère.
L'énergie hydraulique est la première énergie renouvelable en France, et 150 concessions arrivent à échéance d'ici 2023, représentant un quart de la production d'hydroélectricité française. "Il faut donc garder un contrôle public. C'est pourquoi Ségolène Royal propose de créer des sociétés d'économie mixte (SEM), à majorité publique, s'inspirant du modèle de la compagnie nationale du Rhône", avait conclu le ministère.la mise en concurrence pure et simple présente des risques pour l'intérêt général". Ségolène Royal
La Compagnie nationale du Rhône
La Compagnie Nationale du Rhône a été créee en 1933 et elle reçu de l'Etat l'année suivante la concession du plus puissant fleuve français pour l'aménager et l'exploiter selon trois missions solidaires : production d'énergie, navigation, irrigation et autres usages agricoles.Concepteur et exploitant des centrales hydroélectriques, barrages et écluses du Rhône, la CNR a également réalisé sur le fleuve des sites industriels et portuaires, des ports de plaisance, des haltes nautiques et des zones de loisirs.
Suite à la libéralisation du marché de l'énergie en France (loi du 10 février 2000), elle retrouve son statut d'origine de producteur indépendant d'électricité et fait son entrée sur le marché de l'électricité en avril 2001.
1er producteur national d'énergie 100 % renouvelable , la CNR mène un important programme de diversification de ses sources de production d'énergie renouvelable, destiné à accompagner sa croissance. Cette politique s'inscrit en cohérence avec les orientations du Grenelle de l'environnement. Elle se fixe des objectifs ambitieux de développement d'actifs (augmentation de la capacité de production de 2000 MW en 2015), en particulier dans l'hydraulique, l'éolien et le photovoltaïque .