En Auvergne, l’Allier sera le seul département à posséder des routes concernées par le futur "péage de transit", la projet qui doit remplacer l’écotaxe. Sur place, les professionnels du transport routier sont hostiles à la mesure.
Moins ambitieux que l’éphémère écotaxe qui devait s’appliquer sur 15.000 km, le « péage de transit » s’appliquera à seulement 4.000 kilomètres de routes en France. En Auvergne, deux axes sont concernés (la RN7 et la RCEA), tous les deux dans l’Allier.
Les transporteurs routiers de ce département sont donc particulièrement remontés contre la nouvelle mesure.
Jean-Michel Aucouturier est le président d’une coopérative agricole de Montbeugny, près de Moulins. Ses 6 poids lourds effectuent environ 360.000 km chaque année, principalement pour transporter des bovins. Avec un siège situé au croisement des deux axes frappés par la nouvelle taxe, il craint pour son activité : "Je pense qu'on va avoir un impact aussi important avec la nouvelle écotaxe qu'avec l'ancienne sauf si cette fameuse dérogation "ramassage et transport en local" dans un rayon de 100-150 km nous permet d'être exonéré."
Ce "péage de transit" ne devrait pas concerner les flottes locales qui évoluent dans un court rayon d'action ; c'était d’ailleurs l'une des premières revendications des opposants à l’écotaxe. Elle devrait au contraire être acquittée par les professionnels des flottes à long cours, qui ne décolèrent pas. "Le péage de transit pour nous, ce n'est ni plus ni moins qu'une taxe. Cette taxe, les entreprises de transport n'ont vraiment pas les moyens de la payer" réagit Alain Lassalle, de la Fédération des Transporteurs Routiers de l’Allier. "La peine est totale, c'est pour cela qu'on n’acceptera pas cette taxe, qu'elle s'appelle écotaxe ou péage de transit."
Reportage : Pascale Félix et Christian Darneuville. Intervenants : Jean-Michel Aucouturier (Président de la Coopérative Sicagieb) et Alain Lassalle (Fédération des Transporteurs Routiers de l'Allier)