Dans un sondage téléphonique réalisé début juillet, l'institut CSA et le conseil général de l'Allier ont recueilli les opinions de 502 habitants à propos de leur rapport à leur département. Le but : lutter contre la possible suppression des instances départementales.
Faut-il, ou non, supprimer les départements au profit du maillage intercommunal ?
Aujourd'hui, après avoir été perçue de manière plutôt positive par les Français, cette mesure de la réforme territoriale fait débat.
Après la présentation en juin dernier d'un sondage relatif à l'utilité des départements et réalisé sur l'ensemble du territoire à l'initiative de l'Assemblée des Départements de France, c'est au tour du département de l'Allier de dégainer une enquête, conduite avec l'institut CSA.
Dans le premier, 84 % des Français disaient ne pas considérer la suppression des départements comme une mesure prioritaire de la réforme. De même, 92 % des Français avouaient avoir avant tout confiance dans les collectivités locales, à savoir leur commune, leur région... ou encore leur département.
Dans l'Allier, 59 % des personnes interrogées sont défavorables à la suppression de l'instance départementale, en raison de l'intérêt qu'elles accordent à son action en matière de services de proximité (tels que les transports scolaires, la voirie, l'accompagnement des personnes âgées...). A titre d'exemple, le département de l'Allier est le seul de la région Auvergne à assurer la gratuité des transports scolaires.
Pour 33 % des habitants de l'Allier, les failles dans le fonctionnement du système administratif sont dues à une trop grande distance entre la population et les instances de décision. La suppression des instances départementales pourrait alors paraître séduisante : les communautés d'agglomération et de communes comme intermédiaire entre les municipalités et les régions pourraient amorcer des démarches plus fidèles aux besoins de leurs populations. Or, pour certains élus départementaux, il existe une véritable inégalité entre les différentes communautés de communes : certains de ces groupements de villes comprennent de grandes agglomérations, d'autres rassemblent seulement quelques petits villages et villes. Dans le cas d'une potentielle région Rhône Aples Auvergne, le rapport de force entre de certaines communautés de communes rurales et des agglomérations comme Clermont-Ferrand, Saint-Etienne, Grenoble ou encore Lyon, pourrait être déséquilibré. Alors que l'Allier compte 320 communes réparties dans trois communautés d'agglomération et 19 communautés de communes, une partie de ses habitants s'inquiète de la prise en compte de ses intérêts.
Derrière ce sondage, Jean-Paul Dufregne, président du conseil général de l'Allier, est fermement opposé à la suppression des instances départementales. Au sein de la Mission Nouvelles Ruralités qu'il conduit avec les présidents des départements de la Creuse, du Cher et de la Nièvre, il souhaite rappeler l'importance de l'échelon local en milieu rural et appelle à davantage de réalisme vis-à-vis des territoires, notamment au sujet de la fracture entre l'urbain et le rural.