Le tribunal administratif de Lyon a annulé un arrêté de la préfecture
d'Ardèche de 2012 qui autorisait l'épandage aérien de produits
sur le vignoble des Côtes-du-Rhône, tandis que de nouveaux
épandages ont été autorisés en Rhône-Alpes pour quatre mois.
Dans son jugement, la justice administrative a donné raison
à la Frapna Ardèche (Fédération Rhône-Alpes de protection de la nature) qui avait
déposé en juillet 2012 une requête pour faire annuler l'épandage
aérien, comme le révèle mardi le Dauphiné Libéré.
"Les conséquences de ces épandages sur l'environnement n'avaient fait l'objet
d'aucune évaluation", a rappelé la Frapna, estimant que
des "arrêtés autorisant les campagnes (d'épandage) 2013
et 2014 qui n'ont pas fait l'objet de contentieux, apparaissent tout autant illégaux".
En mars 2012, le Syndicat général des vignerons réunis des Côtes-du-Rhône avait
déposé une demande de dérogation pour l'épandage de produits
phytopharmaceutiques (produits antifongiques contre le mildiou et l'oïdium, ndlr)
par hélicoptère sur des vignes très pentues et très renommées de Côte-Rotie, Condrieu,
Saint-Joseph ou encore Croze-Hermitage.
Par ailleurs, les préfectures du Rhône et de l'Ardèche ont confirmé
avoir pris des arrêtés dérogatoires autorisant des épandages aériens jusqu'au
15 août sur des vignobles d'Ardèche, et jusqu'au 27 août dans le Rhône,
sur des vignes du Beaujolais notamment.
"Ces deux arrêtés concernent au total 277 hectares. Sur l'ensemble de la région
Rhône-Alpes, cela représente 0,5% des vignobles. On traite avec beaucoup de précaution ",
explique la préfecture du Rhône.
Or, a rappelé Nicolas Husson, président de la Frapna Rhône, "l'épandage
a eu lieu près de l'Ile du Beurre, un site naturel protégé le long du Rhône, à
proximité d'une école et les distances par rapport aux promeneurs sont potentiellement
problématiques".
"Ce qui nous importe, c'est aussi l'impact sur les insectes pollinisateurs, comme
les abeilles", a ajouté M. Husson.
Reportage complet dans notre édition du journal à 19 heures.