De 800 d'euros d'amende avec sursis à 4 mois de prison également avec sursis : ce sont les peines requises tard hier soir au tribunal de grande instance de Vienne contre les cinq gendarmes poursuivis pour violences sur une de leur collège, une jeune gendarme adjointe de 19 ans.
"Chahut" entre adultes consentants qui dérape sur fond de sexisme,
cinq gendarmes ont comparu mardi devant le tribunal de grande instance (TGI) de
Vienne (Isère), pour des brimades à l'égard d'une de leurs
jeunes collègues.
"Bidasserie", "chahut", "plaisanterie virile", "chamaillerie" ou encore "mauvaise
blague": l'audience du TGI de Vienne a rivalisé de vocabulaire
pour décrire les faits dénoncés par une jeune adjointe âgée de 20 ans, au sein
de la brigade de Roussillon (Isère).
Ils se sont déroulés sporadiquement de janvier 2013 à avril 2014 et ont valu à
ces militaires âgés de 27 à 37 ans, d'être poursuivis des chefs de "violences commises
en réunion sans ITT (incapacité temporaire de travail) avec la circonstance aggravante
qu'elles ont été commises à l'encontre d'une personne dépositaire de l'autorité
publique" et "arrestation, enlèvement, séquestration ou détention provisoire avec
libération avant le 7e jour".
Gazée avec une bombe lacrymogène, victime, accuse-t-elle, d'un coup de tête, d'un
croc-en-jambe, poussée pieds et poings liés dans une cellule "pour rire", attachée
à un arbre ou à un véhicule de la brigade, le tout sur fond d'ambiance de "corps
de garde" comme l'a noté un militaire, la jeune gendarme a dénoncé les faits le
9 avril après s'être tue pendant plus d'une année.
Mais décrite comme "active dans les chahuts", "exubérante", "très proche du groupe"
de ces gendarmes jusqu'à avoir des relations intimes avec deux d'entre eux, la
jeune femme "oscille entre fille de joie et fille de peine", comme l'a résumé le
procureur de la République, Matthieu Bourrette.
A la barre, la jeuen femme, cheveux courts, look sage, voix en dedans, a concédé
ne pas avoir su dire "non" lorsque les "chahuts", dont la brigade semblait être
régulièrement le théâtre, dépassaient les bornes.
"Je ne condamne pas les personnes, je condamne les actes qui se sont passés",
a-t-elle déclaré avant d'ajouter: "Je reconnais que je voulais me faire accepter
à la gendarmerie".
Les prévenus pour lesquels l'avocat Me Gabriel-Versini-Bullara demande la relaxe,
ont eux nié toutes intentions délictuelles, évoquant des "chicaneries" ou "une
grosse connerie sans intention de (lui) faire du mal".
"Elle n'a jamais été un défouloir, ni un souffre-douleur", a assuré l'un d'eux.
A l'encontre des cinq gendarmes dont les états de service flatteurs ont été rappelés,
le parquet a requis des peines allant de 800 euros d'amende avec sursis à quatre
mois d'emprisonnement avec sursis.
Le délibéré est attendu fin septembre