L'ex-compagnon de Cécile Bourgeon, la mère de Fiona, a vu sa détention provisoire prolongée d'au moins 6 mois. Il a comparu mercredi devant le juge des libertés et de la détention, après avoir été réentendu par le juge d'instruction.
Une semaine après Cécile Bourgeon, son ancien compagnon, Berkane Makhlouf, a été transféré de la maison d'arrêt de Villefranche-sur-Saône au Palais de Justice de Clermont. Et comme pour la mère de Fiona, le juge des libertés et de la détention a décidé de le maintenir en détention provisoire. Une audience qui s'est déroulée à huis clos.
"Ce n'est pas une surprise", réagit son avocat, Me Mohamed Khanifar, "au vu de la décision prise la semaine précédente" et "au stade où en est le dossier". Cécile Bourgeon a "évolué dans ses déclarations, elle décrit une situation relationnelle nouvelle", explique l'avocat de Berkane Makhlouf. Ainsi, elle aurait accusé son ex-compagnon de violences répétées sur elle et Fiona, au cours des 4 mois qui ont précédé la mort de l'enfant. Ce que conteste le beau-père de Fiona. "Il n'a pas varié dans ses déclarations", précise son avocat. "Le dossier n'est plus en voie d'achèvement et il pourrait y avoir une nouvelle confrontation", selon Me Mohamed Khanifar.
Sur ces violences répétées, il n'y a "rien de nouveau" estime, en revanche, l'avocat de Cécile Bourgeon. "Elle a un peu affiné ces éléments qui ressortaient déjà de ses précédentes auditions et de la confrontation", affirme Me Renaud Portejoie. "Et elle portait des traces de coups lorsqu'elle a été placée en garde à vue".
L'avocat, qui conteste toujours la qualification criminelle de la mise en examen de Cécile Bourgeon, a décidé de faire appel de l'ordonnance de prolongation.
Dans les deux cas, le juge des libertés et de la détention appuie sa décision sur la nécessité notamment, de protéger Cécile Bourgeon et Berkane Makhlouf d'éventuelles représailles, au vu de l'émotion suscitée par cette affaire très médiatisée. Il s'agit aussi d'éviter les troubles à l'ordre public.
Fin juillet, déjà, une demande de mise en liberté de la mère de Fiona avait été rejetée. Selon l'AFP, le magistrait évoquait au passage "l'esprit manipulateur constant" de Cécile Bourgeon, "destiné à masquer sa propre responsabilité" dans la disparition de sa fille.
Ces termes sont ceux d'une expertise psychiatrique "légère", réplique Renaud Portejoie. "Nous avons fait une demande de contre-expertise qui a été acceptée".
Au vu de tous ces éléments, l'information judiciaire pourrait ainsi durer 3 à 6 mois supplémentaires, selon Me Khanifar qui s'attend désormais à une clôture du dossier vers le printemps 2015. Cécile Bourgeon et Berkhane Makhlouf sont mis en examen pour coups mortels aggravés.