Ce mardi 4 novembre, la Commission européenne aurait émis, devant le Parlement européen, des critiques sur le coût et l'impact environnemental du projet de ligne ferroviaire à grande vitesse entre Lyon et Turin qu'elle jugerait "surdimensionné".
Selon l'eurodéputée verte française, Karima Delli qui rapporte l'information, les représentants de la Commission européenne ont confirmé, au cours d'une audition devant la commission Transports du Parlement, que le coût du projet atteindrait 26 milliards d'euros dans les projections actuelles. Ils ont également reconnu un impact environnemental lors de sa construction, tant au niveau des émissions de CO2 lors du chantier que du retraitement des déchets générés par les travaux.
La Commission européenne a enfin précisé que le tunnel de base serait construit dans une première phase. "Les autres éléments suivront seulement si la demande de transport sur le réseau croit vers les limites de capacité", a poursuivi Mme Delli, coordinatrice pour le groupe des Verts.
"En clair, la viabilité économique du projet n'étant pas assurée, la Commission se prononce aujourd'hui pour un financement et une réalisation segmentés", a-t-elle ajouté, considérant qu'"il s'agit bien là, et c'est une première, d'une forme de désengagement de la Commission sur le projet dans son ensemble".
Dans le projet souhaité par Paris et Rome, qui fait face à des oppositions significatives, notamment en Savoie, l'Union européenne doit financer 40% des 8,5 milliards d'euros que coûtera la seule construction du tunnel transalpin de 57km, soit 3,4 milliards, l'Italie prenant en charge 2,9 milliards et la France 2,2 milliards.
La Cour des comptes en France a déjà stigmatisé "la part de responsabilité de l'Europe dans le dévoiement du rôle conféré à la grande vitesse", en "échafaudant un plan ambitieux de réseau européen de transport (...) quitte à prendre fait et cause pour des projets dont la rentabilité socio-économique est discutée".