Le gouvernement envisage de réduire ses aides au Comité Professionnel de Distribution des Carburants dés l'an prochain. Cet organisme aide les stations-service dans leurs investissements, notamment pour respecter les normes en matière d'environnement. Les pompistes ruraux sont inquiets.
Dans sa station-service de Saint-Paulien (43), Franck Demars a mis aux normes ses équipements il y a quelques années. Facture de ces travaux pour éviter tout risque de pollution : 35.000 euros de travaux, avec 20 % d'aide du Comité Professionnel de Distribution des Carburants.
Il y a peu, il vient de faire un autre investissement lourd avec l’installation de pompes automatiques, mais cette fois, il ne sait pas s'il sera aidé. Entre la concurrence des supermarchés et le désengagement annoncé de l'Etat, il n'est pas optimiste… « Les grandes surfaces ont les reins solides et les stations des marques aussi, mais les petites stations-service n’ont pas les reins suffisamment solides pour investir et mettre leurs stations aux normes. Là, il y a un gros problème du côté du gouvernement ; c’est bien beau de sabrer toutes ces aides mais à un moment, c’est la désertification qui arrive dans nos pays. »
D'après la Fédération Nationale de l'Artisanat Automobile, 250 stations-essence disparaissent en France chaque année.
A Saint-Pal-de-Chalencon, la commune a rouvert la station
A Saint-Pal-de-Chalencon, par exemple, la dernière station a fermé il y a 5 ans. Trop âgé, le gérant n'a pas voulu investir et c'est finalement la commune qui a fait le choix de réinstaller des pompes…« Nous n'avons pas pour rôle de faire du bénéfice » explique Pierre Brun, le maire. « Ce que nous voulons, c’est apporter un service à la commune. Nous prenons 5 centimes au passage, c’est tout. Ça permet d’assurer les frais de fonctionnement et de participer légèrement à l'investissement. (...) L'autre avantage de cette station, c’est que ça évite l’évasion au niveau des commerces . On sait très bien qu’en allant faire leur plein ailleurs, les gens font également leurs courses. »
D'ores et déjà, les grandes et moyennes surfaces représentent plus de 60% du marché des carburants. Les professionnels du secteur tirent la sonnette d'alarme : selon eux, si l'Etat les abandonne, c'est tout un maillage du territoire qui est en danger.