Les avocats sont en grève. Vendredi matin, ils sont descendus dans la rue, notamment à Clermont-Ferrand. Le mois prochain, le projet de loi Macron sera déposé devant le Conseil d'Etat avant d'être débattu à l'Assemblée Nationale. Selon les robes noires, ce projet "est mortifère pour la profession".
Près de 500 avocats ont défilé dans le centre-ville de Clermont-Ferrand vendredi matin pour protester contre le projet de loi Macron qui veut notamment créer un statut d'avocat d'entreprise. Venus des quatre départements auvergnats, ils ont déclaré la guerre au gouvernement et à son ministre de l'économie. "Macron, t'es foutu, la justice est dans la rue", pouvait-on entendre dans le cortège de robes noires.
Les avocats voient d'un très mauvais oeil cette idée d'Emmanuel Macron. Cette avocat salarié "sera directement dépendant de son employeur et n'aura pas la dépendance du libéral", explique Me Claude Savary, le bâtonnier du barreau de Clermont-Ferrand. Les avocats dénoncent l'absence de concertation entre la profession et le gouvernement. Ils auraient aimé pouvoir plaider leur cause mais ils redoutent davantage un passage en force. Le ministre de l'économie pourrait agir par ordonnance d'ici deux à trois mois. "Nous commençons à faire savoir aux parlementaires que ce projet de loi risque d'impacter le maillage territorial français et de créer des déserts judiciaires", affirme Me Antoine Douet, bâtonnier du barreau de Montluçon, "lorsque les parlementaires comprennent la situation, ils se disent qu'ils n'ont aucune raison de voter cette loi et, à partir de là, le gouvernement veut passer en force, sans débat parlementaire, ce qui est une honte absolue".