Alors que la papeterie de La Monnerie-le-Montel (Puy-de-Dôme) a fermé ses portes il y a un an, les salaires et indemnités tant attendus tardent à venir. Selon le personnel, l'ancien propriétaire du site essayerait de se soustraire à ses obligations.
Depuis le mois de septembre, les payes n'arrivent plus ou avec beaucoup de retard et certaines indemnités n'ont pas été payées, contrairement à l'accord signé au moment de la fermeture d'Elba. Le groupe Hamelin tenterait de s'exonérer de ses obligations en essayant d'obtenir la liquidation judiciaire. Celui-ci "a complètement détourné les procédures commerciales en déposant le bilan d'une société, alors que le groupe se trouve dans une bonne situation financière", dénonce Jean-Louis Borie, l'avocat des ex-salariés d'Elba.Je n'hésiterais pas, en ce qui concerne le groupe Hamelin, à parler de patron voyou ! (le député André Chassaigne)
Le 25 novembre dernier, le député du Puy-de-Dôme André Chassaigne a posé une question à l'Assemblée nationale et obtenu du gouvernement qu'il vérifie s'il n'y a pas détournement de procédure de la part du groupe. Il estime que les salariés risquent d'être gravement lésés. "C'est un peu facile de supprimer des filiales, de mettre des salariés à la rue, de ne pas tenir les engagements du plan de sauvegarde de l'emploi, tout en continuant à accumuler les profits !", s'insurge l'élu Front de Gauche.
Pour les ex-salariés et leur avocat, toute la difficulté est d'obtenir des informations de la part du groupe, que ce soit sur les comptes ou les retards de paiement. Sur les 64 licenciés d'Elba, seulement une dizaine a retrouvé un emploi (dont 3 CDI), les autres devant se contenter d'interim ou de CDD.
Reportage : Ch. Lamorelle, J. Jazeix, S. Salmon.
Intervenants : Jean-Louis Borie (Avocat ex-salariés Elba), André Chassaigne (Député Front de Gauche du Puy-de-Dôme), Marc De Souza (Délégué du C.E. d'Elba)