Un millier d'entreprises auvergnates défaillantes en 2014

Alors qu'il y a eu 1026 défaillances d'entreprises dans notre région en 2013, les chiffres 2014 devraient être sensiblement les mêmes. On dit d'une entreprise qu'elle est défaillante quand elle fait l'objet d'une procédure de redressement ou de liquidation judiciaire. 

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En Auvergne comme dans le reste de l'hexagone, les secteurs les plus touchés par les difficultés économiques sont le commerce et la réparation automobile (202 défaillances sur les 3 premiers trimestres de 2014) ainsi que la construction et les travaux publics (144 défaillances sur la même période). Des 4 départements, c'est le Puy-de-Dôme qui souffre le plus, cumulant près de la moitié des entreprises défaillantes en 2013


Depuis le début de l'année 2014, le tribunal de commerce de Clermont-Ferrand, a enregistré une centaine de redressements, ainsi que 240 liquidations judiciaires (contre 288 en 2013). Sur l'ensemble du territoire auvergnat, on comptabilisait 706 défaillances d'entreprises à la fin du 3e trimestre 2014. Selon les prévisions de la Banque de France, la région devrait enregistrer environ 1000 défaillances en 2014 (autant qu'en 2013).

Les alternatives au redressement et à la liquidation

Pourtant, avant d'en arriver là, il existe d'autres solutions pour tenter de sauver une entreprise en difficulté. Ces démarches ont l'avantage d'être confidentielles :
  • Le mandat ad hoc permet de bénéficier des conseils d'un spécialiste du monde de l'entreprise, désigné par le Président du tribunal de commerce : examen de la situation de la société, négociations avec les partenaires financiers, les créanciers, les fournisseurs...
  • La conciliation permet de trouver un accord amiable avec ses principaux créanciers tout en conservant la direction complète de son entreprise : délais de paiements, remise de dettes, accord avec les banques...
  • La sauvegarde est destinée à faciliter la réorganisation de l'entreprise en difficulté, à condition de ne pas être en cessation de paiement. Cette procédure est semblable au redressement judiciaire, tout en offrant l'avantage d'être confidentielle. L'entreprise va bénéficier d'une période d'observation qui dure 12 mois et qui permet au tribunal de commerce d'observer le fonctionnement de l'entreprise.

On arrive avec des dossiers en redressement voire en liquidation judiciaire, alors qu'il est souvent déjà trop tard ! (Raphaël Petavie, mandataire judiciaire)



Durant la période d'observation liée aux procédures de sauvegarde ou de redressement judiciaire, le responsable de l'entreprise défaillante est accompagné par un mandataire judiciaire. Raphaël Petavie est l'un d'eux. Il constate que bien souvent les patrons n'anticipent pas suffisamment leurs problèmes : "Il n'y a sans doute pas assez recours aux procédures amiables (...) qui sont des procédures très performantes. Ce sont des outils qui offrent de nombreux avantages, notamment la confidentialité et la sécurité juridique." Mais aujourd'hui, ces procédures sont trop peu utilisées (seulement 15 sauvergardes ouvertes dans le Puy-de-Dôme en 2014). 

Reportage : C. Pauilhac, E. Taxil, A. Jais, P. Raclet. Intervenants : Michel Jalenques (greffier du tribunal de commerce de Clermont-Ferrand), Raphaël Petavie (mandataire judiciaire), Jean-Pierre Lavigne (président de la CGPME Auvergne).

Difficultés des entreprises : lever le tabou

Changer les mentalités pour mieux se prémunir de la défaillance, c'est aussi le credo de la confédération des petites et moyennes entreprises. "C'es un peu la politique de l'autruche", déplore Jean-Pierre Lavigne, le président de la CGPME en Auvergne. Il conseille au contraire aux patrons de "lever la tête", d'aller "voir d'autres chefs d'entreprises, consulter le tribunal de commerce, le président du tribunal, les juges, qui sont des chefs d'entreprise et qui vont donner des conseils".

Le chef d'entreprise est isolé, il est seul et il a tendance à se mettre un peu, quand ça va mal, la tête dans le sable... (Jean-Pierre Lavigne, président de la CGPME Auvergne)


Mais l'entrepreneur n'est pas le seul responsable de ses difficultés, estime le syndicat patronal, qui demande au gouvernement de lever ce qu'il estime être des point de blocages : compte pénibilité, taxation des dividendes ou information des salariés sur les cessions. La CGPME (et le Medef) ont prévu de manifester lundi 1er décembre, à Paris et à Toulouse.


Les indicateurs clés de l'économie en Auvergne
Défaillances et créations d'entreprises, chiffres du chômage et de l'emploi, données sur la construction ou le tourisme... De nombreuses statistiques régionales sont disponibles sur le tableau de bord de la conjoncture de l'Insee Auvergne.
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