Un mouvement de grève débute ce mercredi à l’incinérateur de Clermont, lancé à l'appel de l'UNSA, la CGT et la CFDT. Revendications : des augmentations de salaires, une amélioration des conditions de travail et de la sécurité.
En fonctionnement depuis un peu plus d'un an, le pôle multifilières de valorisation des déchets « Vernéa » couvre le Puy-de-Dôme et le nord de la Haute-Loire et emploie une cinquantaine de salariés.
Des salariés qui aujourd'hui se mobilisent, derrière les syndicats UNSA, CGT et CFDT, pour dénoncer les conditions salariales et les conditions de travail.
SALAIRES ET CONDITIONS DE TRAVAIL
Mohamed Bougonna, délégué CFDT et CHSCT de Novergie Centre Est explique : "Nous demandons une revalorisation des salaires de 150 à 200 €, car il y a un an, au moment des embauches pour l'ouverture du site Vernéa de Clermont, , les salaires proposés étaient très bas pour la branche. Et les salariés se sentent discriminés par rapport aux usines d'autres régions : 70% des salariés du groupe Novergie perçoivent des primes d'incommodités et de salissures - amplement justifiées au vu de nos activités, avec le bruit, les odeurs et le port du casque- mais à Clermont ces primes n'existent pas". Egalement dénoncée: l'organisation du travail "avec des horaires compliqués pour certains" poursuit Mohamed Bougonna.
TRAITEMENT EQUITABLE SELON LA DIRECTION
Des revendications qui surprennent la Direction du groupe. Alexandre Sublard, Président de Vernéa précise que " lors des embauches des 53 employés,il y a 18 mois, les grilles de salaires et les conventions collectives ont été appliquées. Les salariés clermontois sont traités avec équité et comme tous les autres salariés des autres sites. Les primes sont versées aux salariés, et dire le contraire est de la désinformation syndicale. Que la revendication des grévistes soit des augmentations de salaires m'étonne, poursuit Alexandre Sublard, car une revue d'effectifs a été effectuée il ya quelques mois et elle a montré que 70% des collaborateurs ont vu une évolution positive de leur contrat de travail au cours de l'année. La demande des syndicats d'une augmentation de 180€ équivaut à une augmentation de 8%, c'est impossible".
INQUIETS POUR LEUR SECURITE
Autre revendication des grévistes : l'amélioration de la sécurité sur le site de l'incinérateur clermontois. Selon le délégué CFDT et CHSCT de Novergie Centre Est : "il y a eu plusieurs incidents qui font que les salariés du site Vernéa s'inquiètent pour leur sécurité : des départs de feu et surtout la présence de beaucoup de poussières dans l'usine, tout ça ajouté au stress car nous travaillons dans un secteur sensible. Nous avons lancé plusieurs alertes mais les choses avancent trop lentement".
Là encore Alexandre Sublard, Président de Vernéa répond : "ces questions ont été évoquées lors d'une rencontre avec les syndicats et les salariés le 19 décembre. Des actions ont été mises en place ou sont programmées. Je considère donc que ces revendications sont satisfaites et levées".
La grève qui a débuté sur le site Vernéa le 24 décembre à 13 heures a été très suivie , "90% de grévistes" concède la direction, mais "n'a pas pour l'instant perturbé le fonctionnement de l'incinérateur. L'encadrement est mobilisé, explique Alexandre Sublard, et il y a beaucoup d'automatismes. Si le mouvement doit se poursuivre, nous demanderons aux personnels en congés s'ils veulent bien revenir travailler. Nous sommes déterminés à assurer notre mission de service public." Pour l'heure aucune négociation n'est prévue.