A 68 ans, l'ex avant-centre de Saint-Etienne, Hervé Revelli, meilleur buteur de l'histoire du club, relève à partir de cette semaine un nouveau défi : accompagner le retour à l'emploi de chômeurs au sein du service insertion de la ville de Saint-Etienne.
"Dans ma vie il n'y a pas que le foot", déclare Hervé Revelli qui pour autant ne rate aucun des matchs au stade Geoffroy-Guichard de son ancien club, qui l'a nommé, avec douze autres joueurs et entraîneurs, "ambassadeurs à vie" pour perpétuer la légende verte.Recruté par la Fondation agir contre l'exclusion (Face), il s'attaquera "avec enthousiasme à ce nouveau challenge". Le futur chargé de mission insertion s'était présenté à des élections cantonales, sans succès, à Saint-Etienne, en 2003. Il se dit "proche des idées de l'actuel maire de Saint-Etienne", Gaël Perdriau (UMP), dont il était membre du comité de soutien.
Hervé Revelli se distingue en cela de son jeune frère Patrick, lui-aussi ex-attaquant de l'AS Saint-Etienne. La sensibilité sociale de ce fils cadet d'une famille d'origine piémontaise l'avait conduit à être le conseiller pour les affaires sportives et sociales du maire socialiste de Saint-Etienne, Maurice Vincent, durant le précédent mandat.
"Ce travail de coach sera une activité à plein temps, mais je peux me le permettre comme je suis à la retraite et que je n'aime ni la chasse, ni la pêche, ni la cueillette des champignons", ironise le sexagénaire à la chevelure blanche et clairsemée. Malgré une silhouette plus aussi longiligne, il reste dynamique et conserve une âme d'attaquant: "il a toujours l'envie et la fibre de la relation humaine", note Catherine Bruyère, directrice de l'association Face Loire, qui l'a recruté avec une subvention municipale.
- 'Le sentiment d'avoir marqué un but' -
"Aider les gens à retrouver du travail, ça me plait. Je l'ai déjà pratiqué pendant quatre ans avec le conseil général de la Loire, après la Coupe du monde de 1998 et cela avait très bien marché", note-il. "Mais à la longue ce contact permanent avec la pauvreté et les demandeurs d'emplois de longue durée m'avait épuisé", explique celui qui était alors reparti entraîner des clubs à l'étranger (Qatar, Ile Maurice, Bénin, Tunisie, Algérie) et en France (Toulouse Fontaines, Châteauroux, Beaurepaire, et Feurs).S'il estime être la recrue idoine pour ce poste, c'est aussi grâce aux "nombreuses connaissances" dans les milieux économiques de cette région où il est arrivé à 16 ans. "Pour répondre aux besoins des entreprises, il faut être réactif, ne pas hésiter à sauter dans sa voiture et aller à la rencontre du patron", dit-il.
Lundi matin, il s'installera dans une annexe de la mairie, pour trier des CV de demandeurs d'emplois, avant de "les rencontrer une à deux fois au moins et d'appeler des chefs d'entreprises afin qu'ils acceptent de recevoir ceux que j'aurai sélectionnés". "Mon gros souci sera d'essayer de pérenniser ces emplois en CDI (...) et chaque fois que je réussirai j'aurai le sentiment d'avoir marqué un but ou gagné un match", confie le meilleur buteur de l'histoire du club stéphanois (175 buts inscrits en championnat), où il a joué une douzaine d'années et avec qui il a remporté sept titres de Champion de France et quatre Coupes de France.