VIDEO. A l'hôpital de Clermont-Ferrand, une fresque pornographique fait polémique

Marisol Touraine a condamné lundi une fresque "particulièrement choquante" figurant dans une salle d'internat du CHU de Clermont-Ferrand, y voyant une "incitation au viol inacceptable". Dimanche, le collectif "Osez le féminisme" avait interpellé le Conseil de l'ordre des médecins à ce sujet.

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Une photographie de cette fresque, circulant sur les réseaux sociaux, montre Wonder Woman subissant les assauts sexuels de quatre "super héros" (Flash, Superman, Superwoman et Batman). Des bulles qui auraient été ajoutées récemment à la fresque initiale leur font dire : "tiens la loi santé!!!", "tu devrais t'informer un peu!", "prends-la bien profond!!".
 

La ministre trouve cette fresque particulièrement choquante. L'incitation au viol est inacceptable et l'esprit carabin ne peut la justifier (l'entourage de la ministre de la Santé, Marisol Touraine)


Cette fresque avait été signalée dimanche par l'association "Osez le féminisme", qui a dénoncé une représentation "ultra violente, misogyne et déshumanisante" et demandé au Conseil national de l'Ordre des médecins (CNOM) son retrait immédiat et des sanctions envers les responsables. L'association a également demandé "le retrait de toute trace de fresque représentant des violences faites aux femmes dans les salles de garde", soulignant que "cette représentation n'est pas un cas isolé".
 
Reportage : P. Felix, O. Lopez, Q. Maury Intervenants : Nathalie Thomas (co-présidente "Osez le féminisme 63"), Dr Henri Arnaud (président de l'Ordre des médecins 63)

L'ordre des médecins et le CHU condamnent également la fresque

Dans un communiqué lundi, le Conseil national de l'ordre des médecins a condamné "fermement et sans réserve" cette fresque "représentant une agression sexuelle, découverte dans la salle de garde des étudiants internes du CHU de Clermont-Ferrand" et assuré qu'il veillerait à ce que des "suites appropriées" soient données à cette "affaire inacceptable". 

La direction du CHU Clermont-Ferrand a également publié un communiqué estimant que cette "fresque à caractère licencieux et pornographique" ainsi que les légendes qui l'accompagne "mettent en cause, sans la nommer, la personne de la Ministre de la Santé et relaient une image dégradante des femmes et des médecins en opposition totale à l'éthique et à la déontologie médicale". 
 

Les internes clermontois rappelés à l'ordre

Dès lundi matin, le président des internes clermontois a été convoqué par le directeur général du CHU, le doyen de la faculté de médecine et le président de la commission médicale d'établissement. Il lui a été demandé d'effacer cette fresque dans la journée et de publier à son tour un communiqué condamnant sans réserve sa diffusion. 
 

A aucun moment la ministre de la Santé n'est représentée dans ce détournement déloyal et choquant (l'avocat du président des internes de Clermont-Ferrand)


L'avocat du syndicat des internes, Jean-Sébastien Laloy, précise que cette fresque, "qui n'avait pas vocation à sortir de la sphère privée", existe depuis une quinzaine d'années. Les trois bulles critiquant la loi santé auraient été rajoutées le week-end dernier, puis effacées. "En accord avec le doyen de la faculté de médecine, la direction du CHU a décidé que cette fresque sera intégralement effacée dans les prochains jours", indique Me Laloy.
 

Les réactions politiques

Alors que le projet de loi santé doit être examiné au printemps au Parlement, "la ministre fait l'objet d'une série d'attaques sur les réseaux sociaux qui la vise personnellement de la part de médecins", a ajouté son entourage. Les auteurs "n'hésitent pas à proférer des menaces violentes et insupportables, qui l'auraient été en toutes circonstances et qui sont très éloignées de l'esprit de responsabilité qu'exige la période actuelle".

Le groupe écologiste à l'Assemblée nationale, dont fait partie la députée du Puy-de-Dôme Danielle Auroi, considère que cette fresque "constitue une injure à toutes les femmes et un défi aux institutions républicaines". Et déclare : "Si les professions médicales, comme tous les travailleurs de ce pays, ont parfaitement le droit de manifester leur opposition à un projet de loi du gouvernement, rien ne justifie que cela donne lieu à un dérapage grossier, sexiste et infamant."
  Didier Guillaume, président du groupe socialiste du Sénat, a de son côté déclaré : "La campagne des opposants à la Loi Santé portée par Marisol Touraine a dépassé les limites de la décence. Ces dérapages récents à l'encontre de la ministre relèvent de la violence gratuite. (...) Le débat ne peut exister quand l'insulte devient un argument."

 
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