La chambre de l'instruction de la cour d'appel de Riom (63) a annulé la mise en examen de l'un des deux policiers mis en cause dans l'affaire Wissam El Yamni, ce Clermontois mort après avoir été interpellé dans des conditions controversées le 1er janvier 2012.
L'avocat du policier, Maître Xavier Hermann explique ainsi la décision de la cour d'appel : "Le tribunal considère qu'il n'y a pas d'indices sérieux prouvant que le travail de ce policier soit en lien avec le décès de Wissam El-Yamni"
Une décision insupportable pour la famille de Wissam El-Yamni et pour son avocat Maître Jean-Louis Borie.
"C'est pas possible d'admettre que Wissam soit mort par la faute à pas de chance...
On attend toujours le résultat de nouvelles expertises médicales. Selon l'avocat ces analyses pourraient amener la juge d'instruction à réviser son jugement.
Rappel des faits
Interpellé la nuit de la Saint-Sylvestre 2011, Wissam El-Yamni était mort neuf jours après être tombé dans le coma le soir de son arrestation.Dans le cadre d'une information judiciaire ouverte pour "violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner par personne dépositaire de l'autorité publique", les deux policiers qui avaient transporté le jeune homme avaient été mis en examen en mars 2014.
Des photographies du corps de Wissam El-Yamni lors de sa mort avaient montré un serrage au niveau du cou. Un rapport de l'Inspection générale de la police nationale (IGPN) avait relevé l'emploi sur la victime, lors de son transport au commissariat, de la technique du "pliage", qui consiste à maintenir la tête appuyée sur les genoux.
Une autre rapport d'expert avait ensuite envisagé qu'un "cocktail toxique" combinant une "action toxique aiguë de la cocaïne sur le coeur", ainsi qu'un mélange d'alcool et de cocaïne, avait entraîné l'arrêt cardiaque. Une hypothèse remise en cause par les avocats de la famille de Wissam El-Yamni.