Le festival du court-métrage de Clermont-Ferrand a choisi de mettre à l'honneur la Chine, le Conseil général du Puy-de-Dôme y fait écho en invitant l'artiste Liu Bolin à exposer dans ses murs. Une exposition caméléon et contestataire à observer avec un oeil ... de lynx !
Au milieu de boîtes de conserves, de peluches, sous un abri bus, devant des affiches publicitaires ou en plein kiosque à journaux, l'artiste se camoufle et disparaît, criant à la fois son existence et sa négation. Au total, ce sont 21 clichés grands formats qui sont exposés au Conseil Général du Puy-de-Dôme. Des photos originales, ludiques et esthétiques qui ont valu à Liu Bolin une reconnaissance internationale. Des photos drôles et colorées qui ne doivent pas faire oublier le pourquoi de ce travail.
La destruction de son atelier comme déclencheur
La première oeuvre du genre de Liu Bolin, c'est-à-dire une photo dans laquelle l'artiste est camouflé, maquillé et quasi-invisible, il la fait en 2006 devant son atelier situé dans le village de Suo Jia Cum. Ce village est en fait un quartier de la banlieue de Pékin dans lequel résidaient au moins une centaine d'artistes, et que les autorités chinoises ont détruit dans le cadre de la restructuration de la capitale en vue des Jeux Olympiques de Pékin, prévus en 2008. En quelques jours, le quartier est détruit, les habitants expulsés, et Liu Bolin retourne sur place, dans les décombres de son atelier, pour protester silencieusement, mais avec finesse, contre le peu de place accordé à l'individu dans une société chinoise en plein essor économique.
Mais ses revendications ne s'arrêtent
En tous cas, pour pouvoir profiter de cette expo rare en France, et de ce travail puissant mais ludique, il ne faudra pas traîner. L'exposition se poursuit jusqu'au 14 février seulement au Conseil Général, et elle vaut le détour !