L'Atelier, école éphémère et vitrine vivante du cinéma

Pendant le festival, à l'Atelier, on peut toucher de la pellicule, assister à la réalisation d'effets spéciaux, observer la fabrication d'un film d'animation et même assister (en silence) à un tournage ...

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Assister aux projections de films, c'est bien. Voir comment on les conçoit, c'est encore mieux ! C'est à cela que sert "l'Atelier". Installé le temps du festival dans l'école d'architecture, cette école de cinéma éphémère propose plusieurs stands où chacun peut enfin venir voir "comment ça marche".

Juste après l'entrée, un groupe d'élèves du DMA option "cinéma d'animation" au lycée Descartes de Cournon montre son savoir-faire. Ils sont chargés de réaliser chaque jour un générique de film animé. Aujourd'hui, c'est Indiana Jones. Anna est en train de faire un "line-test" avec ses dessins pour voir si son animation du graal fonctionne. "Il faut dessiner 12 feuilles par seconde d'animation. Pour donner cet effet de couleurs, je n'ai pas utilisé de crayon de papier, j'ai tout fait au feutre !"

A deux pas, sa camarade Léa se charge d'animer la typographie. "Les mots INDIANA JONES vont arriver comme un lasso" décrit-elle. "C'est beaucoup de travail" indique Karine Paoli, leur professeur. "A six, les étudiants vont créer 30 secondes d'animation dans la journée." 


Au stand suivant, ce sont les étudiants de l'école Art FX de Montpellier qui montrent ce qu'il savent faire. Au menu du jour : création de digital painting (l'esquisse qui précède les effets spéciaux définitifs), modélisation de personnages et démonstration d'impression 3D.

"On fait une photo du modèle devant un écran vert sous tous les angles, on l'importe dans un logiciel et les photos permettent de reconstruire le visage. On a ainsi une maquette 3D sans avoir à tout modéliser depuis le début." explique Nicolas, étudiant en troisième année.


Au fond du premier couloir, une bande de jeunes gens est quant à elle absorbée par un tas de morceaux de pellicule.

Bruno Bouchard, initiateur du projet "24 mensonges par seconde" anime l'atelier. "En fait on a récupéré des pellicules dans les poubelles des cinémas, parfois des films connus. On les a découpées en morceaux de 3 mètres, soit 10 secondes, et on les a envoyés à prés de 700 personnes sur la planète contre 5 euros. Elles font ce qu'elles veulent avec, puis elles nous les renvoient et on les visionne. Le résultat est parfois ... surprenant ! Certains ont dessiné de véritables animations."

Pendant que certains se contentent de visionner les résultats, un groupe de filles se colle sur la table lumineuse pour créer.

Quelques dessins et grattages de pellicule plus tard, vient le moment de regarder le résultat sur un projecteur. 

A chaque visionnage, c'est la surprise. Le rendu est souvent fugitif, mais toujours magique. 

L'Atelier propose encore bien d'autres stands, mais le plus impressionnant, c'est la visite d'un véritable plateau de tournage sur lequel officient les étudiants de l'école Louis Lumière. Ils ont été chargés d'adapter cinq scènes de films célèbres ("To be or not to be", "Polisse" et "Maigret tend un piège"). Pour cela, ils ont 5 jours. 

"Là, on répète le plan 4 de To be or not to be" indique Florine Bel, étudiante en cinéma. "On doit le tourner en 3D, ce qui pose des contraintes supplémentaires dans la lumière, les cadres, les mouvements de caméra. Par exemple, il ne faut pas couper les objets qui jaillissent de l'écran sous peine de perdre complètement la crédibilité de l'effet". Des paires de lunettes 3D et un grand écran de contrôle permettent aux visiteurs de juger par eux même du résultat.

Les acteurs sont des étudiants locaux en art dramatique, les maquilleuses font également leurs armes. Quant aux décors, ils ont été montés par les élèves de l'école d'architecture. Pour le reste, chacun fait un peu tout ... "Normalement, on étudie les métiers de l'image, mais comme on fait beaucoup de tournage à l'école, on doit tout faire, donc on touche à tous les métiers." poursuit Florine. "C'est très intéressant car cela nous permet d'apprendre qu'un tournage se fait à plusieurs. On comprend qui fait quoi, on connaît mieux les contraintes de chacun."

Le public, lui, est fasciné par le ballet des techniciens. Chez les jeunes, on sent naître quelques vocations. 

Tout à coup, une voix s'élève : "chuuut ! On va tourner". 

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