Les stations de ski suisses sont 50% plus chères que celles des pays voisins depuis l'abandon en janvier du taux plancher du franc suisse par rapport à l'euro, ce qui risque d'être "dramatique" pour l'activité hôtelière.
"Au taux plancher, nos prix étaient déjà entre 20 et 30% plus chers par rapport aux vallées étrangères voisines. Depuis un mois, l'écart est passé à quasi 50%", a déclaré le président de l'organisation professionnelle GastroSuisse et de l'Association internationale de l'hôtellerie et de la restauration, Casimir Platzer, dans une interview publiée par le journal Le Temps.
"Au niveau actuel du franc (0,94 euro), les hôtels suisses risquent de perdre mécaniquement 15% des nuitées, ce qui est dramatique pour la branche", a-t-il ajouté. Selon lui, si le franc continue à se maintenir autour de la parité avec l'euro ces dix prochaines années, c'est un tiers du parc hôtelier suisse qui risque de disparaître.
Pour Gastrosuisse, il est impératif que les autorités trouvent le moyen de ramener le taux de change à un niveau plus réaliste ou d'offrir à la branche les moyens de baisser ses coûts. "La neige dans le Tyrol du Sud (Italie) et en Autriche est tout aussi blanche qu'en Suisse", ironise ce professionnel.
L'hôtellerie urbaine a moins souffert depuis 2008 que les destinations en régions alpines. "A Genève, Zurich, Berne, Bâle ou Lucerne les nuitées ont augmenté de 4,5% en six ans. Alors qu'en Valais, dans les Grisons ou dans l'Oberland bernois, elles ont déjà reculé de près de 15%", explique le responsable. "Depuis le 15 janvier (date de l'abandon du taux plancher qui a fait flamber le franc suisse), l'érosion totale pourrait atteindre 30%", a-t-il prédit.