L'ASM utilise un drone pour analyser ses entraînements

L'ASM est l'un des premiers clubs de rugby français à utiliser un drone pour ses entraînements. L'outil a fait son apparition cet automne sur les terrains d'entraînement du club. Grâce à lui, entraîneurs et joueurs peuvent voir et corriger plus facilement leurs erreurs.

Depuis l'automne 2014, un curieux bourdonnement accompagne certains entraînements des jaunes et bleus : celui d'un drone.

Avec 60 cm pour 2 kilos sur la balance, 4 rotors et une caméra, il analyse les positions et mouvements des joueurs lors de certaines phases de jeu. Les entraîneurs et les joueurs peuvent donc voir plus facilement leurs erreurs et les corriger lors de l'entraînement.

Pour Stéphane Boiroux, l'analyste vidéo du club, cet outil est devenu indispensable : "C'est très flexible d'utilisation. On peut filmer les mêlées de très prés, on va travailler sur de la position de corps ou on peut filmer beaucoup plus haut  pour voir tout l'espace du terrain et nos 30 joueurs en permanence."

Des angles de vue inédits

Au chapitre des défauts du dispositif, on notera le bruit assez élevé de l'engin et son autonomie limitée : il faut changer de batterie aprés seulement 10 minutes de vol. Le drone n'aime pas non plus la pluie ou le vent qui le rendent inutilisable. Mais pour Franck Azéma, l'entraîneur des jaunes et bleus, les avantages l'emportent largement sur les inconvénients : "C'est important parce que ça nous permet d'avoir des angles différents pour le travail. On peut se mettre au niveau des joueurs, à 45 degrés, juste au dessus, on travaille sur les lignes … La qualité d'image est bonne, donc c'est fonctionnel."

Une fois l'entraînement terminé, le visionnage des vidéos peut commencer avec l'analyse des différents schémas tactiques mis en place par l'entraîneur. Pour Stéphane Boiroux, le drone est beaucoup plus précis que les simples caméras habituelles : "quand tu filmes de côté, tu ne vois que les lignes d'affrontement et pas les intervalles. Quand tu filmes de derrière, tu ne vois que les intervalles et pas les lignes d'affrontement. Avec le drone, on arrive à avoir une vue qui combine les deux, on a beaucoup plus d'informations pour être pertinent et  pour corriger les choses avec les joueurs ou l'entraîneur."

Grenoble et l'ASM, clubs pionniers ... avant le XV de France ?

Pour arriver à ce résultat, il a fallu adapter le système au monde du sport. C'est ce qu'a souhaité faire Philippe Dubus, PDG de Malou, la société conceptrice du drone : "on n'est pas sur les drones d'audiovisuel extérieur, on est dans un drone qui fonctionne dans un environnement très précis. Toute l'analyse, toute la collaboration avec l'ASM, ça a été de parvenir à ça. Cela va permettre une gestion temps réel, une prise d'image qui s'adapte très bien au sport en général et au rugby en particulier."

Après Grenoble, l'ASM est le deuxième club de Top 14 à utiliser un drone pour ses entraînements. Le concepteur de l'engin espère gagner de nouveaux clients. Dans son viseur : le XV de France.