Dans un contexte pourtant peu favorable, la station de Super-Besse affiche des chiffres de fréquentation élevés. Pour faire face à la demande, une nouvelle école de ski a ouvert ses portes cette saison. Elle affiche déjà complet.
Du Lioran à Super-Besse, cette saison d'hiver aura été marquée par la fin d'un monopole sur les pistes. Depuis plus de 60 ans, quand on voulait apprendre à skier, il fallait passer par la case "rouge", celle de l'ESF. Désormais, il y a la case bleue, celle de l'ESI, l'école de ski internationale. Ici, 3 à 4 moniteurs gèrent des petits groupes de 9 élèves maximum. Ces quatre dernières semaines, à l'instar de l'ESF, l'ESI a elle aussi affiché complet."Étant donné la fréquentation de la station, on savait depuis longtemps que l'ESF n'arrivait pas à contenter tout le monde" raconte Frédéric Bondoux, moniteur à l'ESI. "Tous les ans, on croisait sur les pistes des gens qui n'arrivaient pas à avoir de cours : ça a été l'idée de départ pour créer une seconde école de ski. On s'attendait à ce ça marche bien, mais là ça dépasse un peu nos espérances : sur les 4 semaines des vacances, tous les cours ont été complets. On a refusé du monde …"
La moyenne montagne, moins chère et moins contraignante
Selon les chiffres, seul un Français sur dix part aux sports d'hivers chaque année. Le coût, la distance ou les incertitudes lies à l'enneigement pèsent sur cette décision, mais à Super-Besse, on ne souffre visiblement pas de ce constat. Les cours de ski sont complets, le taux de remplissage s'annonce à la hausse... Comment expliquer ce phénomène qui peut surprendre à l'heure où la crise frappe aussi le tourisme d'hiver ?Stéphanie, skieuse venue du Havre, livre son explication : "Ce qui nous a plu, c'est que le massif n'était pas très haut : on s'est dit que pour débuter, c'était amplement suffisant. On ne voulait pas non plus qu'il y ait trop d'affluence sur la station. Au niveau de la route, on a voulu éviter les embouteillages. En plus on a eu un prix pour la famille, ce qui encourage à partir !"
Des moniteurs venus en renfort des Alpes
Résultat : il a fallu recruter des moniteurs dans d'autres massifs. Serge est moniteur de ski depuis 33 ans dans les Alpes. Il a été appelé en renfort en Auvergne pour la première fois. "Je crois qu'il y a eu un glissement d'une certaine clientèle qui allait dans les Alpes et qui est partie dans les "stations villages", car ils n'ont plus le budget pour emmener toute une famille dans les stations alpines. Les vacanciers cherchent aussi la tranquillité, le côté familial ..."D'après les premiers chiffres, ce mois de février restera comme le meilleur enregistré sur les cinq dernières années. En revanche, on ne sait pas encore si cela suffira à combler le manque à gagner d'un mois de décembre et de janvier sans flocon. De la neige est bien tombée en mars, mais c'est un peu tard. La station serait ravie que les vacances de Pâques soient avancées d'une semaine l'an prochain comme l'appellent de leur vœux les professionnels de la montagne.
Reportage : Jérôme Doumeng, Jean Jazeix, Laurent Bortolazzo, Magali Canuto, Gilles Malfray. Intervenants : Jérôme Doumeng, Frédéric Bondoux (Moniteur), Stéphanie Collos (Touriste venue du Havre), Serge Rtizenthaler (Moniteur)