La fin des quotas laitiers divise le monde agricole

C'est demain que le système des quotas laitiers disparaît. Mis en place il y a plus de 30 ans, ce dispositif a permis de réguler la production de lait en France et en Europe pour éviter la surproduction. Si certains s'inquiètent de la libéralisation du système, d'autres y voient des perspectives.

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A l'échelle de la région, c'est une grosse exploitation : 140 vaches laitières, près d'un million de litres de lait produits chaque année. Installé à Landos (43), le GAEC de Pratclaux a anticipé la fin des quotas, notamment en installant un robot pour la traite. Il a ainsi pu augmenter sa production avant de passer un contrat avec une laiterie…

"L'achat du robot nous a fait gagner 160 000 litres de lait en référence" a calculé Jean-Baptiste Bérard, l'un des associés. "Bien sûr il faut que le lait soit bien payé, mais on va dire qu'aujourd'hui, sur des prix relativement bas, on a essayé de se défendre sur des quantités."


"L'Etat n'intervient plus dans la négociation"

L'exploitation qui réunit 4 associés a signé un contrat avec le groupe Lactalis pour 5 ans. Ce contrat lui garantit la collecte de son lait. Tous les deux mois, le prix, le volume et la qualité du lait livré font l'objet d'une négociation entre producteurs et transformateur. Vu d'ici, la fin des quotas, ce n'est pas la fin du monde… en tout cas pas pour Hervé Bérard : "L'Etat n'intervient plus dans la négociation entre nous et la laiterie". "Les quotas nous ont bien aidés mais aujourd'hui, il faut faire avec (leur disparition). C'est pour cela qu'on a créé ces organisations de producteurs pour remplacer l'Etat, que l'on puisse négocier et garder une production laitière active et assez intense sur notre département."


"Avec cette logique, il n'y aura pas de place pour tout le monde …"

Décriés au départ, les quotas laitiers avaient donc du bon en régulant le marché. C'est ce que pense Hervé Chamard, exploitant installé avec son frère à Saint-Christophe-sur-Dolaison (43) et reconverti au bio depuis 6 ans. Aujourd'hui, il redoute la course à la productivité et ses conséquences pour les zones de montagne : "on nous dit que si on veut s'en sortir, c'est par le volume. Moi, j'ai pas envie de produire des centaines de milliers ou des millions de litres de lait à un prix dérisoire pour sortir à la fin avec un SMIC voire moins … Si on part dans cette logique, il n'y aura pas de place pour tout le monde …"

D'après la Confédération paysanne, 1.000 exploitations laitières ont déjà disparu depuis 10 ans en Auvergne. Le syndicat redoute que la fin des quotas accélère encore cette déprise dans les campagnes.

Reportage : Gérard Rivollier, Elodie Brot-Monnier, Stéphanie Salmon. Intervenants : Jean-Baptiste Bérard (GAEC de Pratclaux), Hervé Bérard (exploitant laitier), David Chamard (agriculteur bio)

 

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