En ce week-end pascal, l'agneau s'invite sur les tables. Mais la filière, elle, cherche de nouveaux producteurs, alors que les cours se redressent depuis 2010. Pour encourager les installations ou la reprise d'exploitation, un pacte ovin a été signé grâce à l'Europe, avec l'Etat et la région.
C'est un secteur agricole où l'on manque de candidats. Pour susciter des vocations, le Ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll, la région Auvergne et les responsables professionnels ont signé en février 2015 au Salon de l'Agriculture le pacte ovin, avec 121 millions d'euros à la clé (au niveau national) pour développer une production en plein essor.
"Les jeunes, il nous en faudra plus de 5 000 dans les 5 ans qui viennent pour renouveler nos générations", estime Jean-Luc Chauvel, responsable des races rustiques ovines Massif Central. "Et pour intéresser ces jeunes, il faudra travailler sur les conditions de travail, sur le revenu et sur les conditions sociales. Un éleveur doit vivre comme tout le monde", poursuit-il.
Vivre comme tout le monde, c'est le souhait de tous les jeunes agriculteurs qui s'installent aujourd'hui. Le métier d'éleveur ovin s'est modernisé, c'est le message envoyé aux candidats potentiels. Avec un autre argument : la France est déficitaire en production d'agneaux et les prix sont au plus haut.
"On a été un petit peu dans la galère en terme de revenus depuis plusieurs années. Ca va mieux depuis 2010, 2011. Il y a des possibilités d'installations et on recherche vraiment de nouveaux éleveurs ovins", souligne Claude FONT, de la Fédération régionale ovine.
Guillaume Redon a réalisé son rêve il y a un an, à peine : devenir éleveur ovin. Il s'est installé à Saugues, en Haute-Loire. Pour convaincre des jeunes de faire comme lui, il met en avant les nouveaux outils qu'il utilise pour gérer son troupeau de 450 brebis, comme le lecteur de puce relié à son ordinateur.
"On enregistre les naissances et après, on peut faire du tri d'animaux avec des parcs équipés de lecteurs de puce. C'est un gain de temps et de sécurité. avant, quand c'était sur papier, il y avait des erreurs, tandis qu'aujourd'hui, ce n'est plus possible", explique-t-il.
Installé sur 65 ha, cet éleveur produit 600 agneaux par an, vendus par l'intermédiaire d'une coopérative. Aucun problème de débouchés, des prix en hausse... De quoi envisager l'avenir sereinement et prendre quelques jours de vacances, presque comme tout le monde.
"Je prends souvent mes dimanches, sauf en période d'agnelage ou de fenaison. C'est la météo qui décide. Pour le moment, je n'ai pas eu trop le temps, mais à l'avenir, je compte bien prendre quelques jours de congés pour partir en vacances", dit-il.
En Auvergne, 1565 exploitations produisent près de 500 000 agneaux par an.