Alors que l'ASM vient de perdre une nouvelle finale, la deuxième depuis son titre de championne de France en 2010, l'étiquette de "magnifique loser" lui colle plus que jamais à la peau. Mais peut-on changer l'histoire ? Et si oui, comment ?

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Lors de la conférence de presse qui a suivi la finale de la Champions Cup, Franck Azéma a montré la voie à ses joueurs : "on ne va pas pleurer tout le mois de mai", a-t-il dit, affirmant clairement qu'il restait le Top 14 pour aller gagner un titre. L'entraîneur de l'ASM regarde devant, c'est bien, mais on ne peut s'empêcher, quand on est spectateur voire supporter, de regarder derrière.
 
Samedi, à Twickenham, Clermont a encore perdu une finale. Comme en 2013, c'est Toulon qui est devenu (pour la troisième fois de suite) champion d'Europe de rugby. Objectivement, il n'y a rien à dire. Les Varois étaient supérieurs, ils ont gagné, la logique est respectée. Une "cruelle logique" comme le titre dimanche matin le quotidien La Montagne car, une nouvelle fois, l'ASM a raté la dernière marche. Alors qu'il a fallu onze tentatives avant de ramener le bouclier de Brennus sur la place de Jaude, voilà déjà les jaune et bleu à deux nouvelles finales perdues depuis 2010. Comme si l'histoire se répétait, mais à l'échelle européenne cette fois-ci.
 


La conséquence de ce nouvel échec, c'est la réapparition ici ou là, depuis le coup de sifflet final, de mots tels que "losers" ou "Poulidor du rugby". Comment donner tort à ceux qui l'affirment ? Le palmarès de l'ASM ne plaide pas en sa faveur. Il y a quelques semaines, on fêtait au Michelin 90 années passées parmi l'élite sans la quitter, comme Toulouse. Mais à Toulouse, on a des titres. Dans le même espace-temps, les Haut-Garonnais ont été sacrés 19 fois champions de France et quatre fois champions d'Europe. Il faudra au minimum un siècle à Clermont pour avoir ce palmarès, et encore, à condition de ne plus se prendre les pieds dans le tapis.
 

"L'ASM, c'était l'opium des usines"

 En attendant les avions qui devaient les ramener à Clermont-Ferrand, samedi soir, des supporters, entre deux silences, cherchaient à comprendre pourquoi le destin s'acharnait ainsi, pourquoi, génération après génération, les Montferrandais n'y arrivaient pas. Ce n'est plus une révolte mais une révolution dont a besoin l'ASM, pensent certains. "Qu'on arrête de confier les clés de ce club à d'anciens dirigeants de Michelin", lance l'un d'entre eux. "L'ASM, c'était l'opium des usines", lâche-t-il avant d'embarquer. Comprenez : le rugby n'a jamais été rien d'autre, pour Michelin, qu'un outil social. Les victoires venaient avec les pneumatiques et c'était bien là l'essentiel. La culture de la gagne, si forte chez le manufacturier, est inexistante de l'autre côté de la rue. Quand l'usine de Cataroux produit des gommes qui vont de victoire en victoire sur tous les circuits et pistes du monde, le stade Michelin n'est que le théâtre de désillusions.
 
"Je connais l’histoire. Mais si je pensais un seul instant que c’était dans l’ADN où les valeurs du club de perdre en finale, je n’y serais pas allé", affirmait Denis Troch qui s'exprimait sur le site Rugbyrama, quelques jours avant le dernier round à Twickenham. Pour renverser la vapeur, l'encadrement clermontois avait décidé, en début de saison, de faire appel à un coach mental. Depuis la rentrée, l'ancien adjoint d'Artur Jorge au PSG, vainqueur dans les années 90 d'un titre de champion de France et d'une coupe des coupes, est au chevet de l'équipe clermontoise. On verra en juin, à l'issue du Top 14, si le travail a payé mais, l'histoire se répétant à Clermont, on peut se demander s'il n'y a pas là une forme de déni. Ne faudrait-il pas, aujourd'hui, accepter ce qui semble être une évidence et, justement, travailler pour changer cette image, plutôt que refuser le combat ?
 

Et maintenant, on fait quoi ?

La Champions Cup terminée, l'attention va se reporter sur le Top 14. L'ASM peut encore ramener le bouclier de Brennus. Mais en rentant de Twickenham, les supporters clermontois ne pouvaient s'empêcher de remonter deux années en arrière quand, à l'issue de la finale perdue à Dublin, les joueurs alors entraînés par Vern Cotter avaient sombré contre Castres. Dans les rangs de la Yellow Army, samedi soir, la confiance avait disparu avec cette sensation de trop bien connaître l'avenir. Beaucoup de ses membres s'attendent à une fin de saison compliquée et ne voient pas comment l'équipe pourra surmonter ce nouveau revers. Il reste cinq ou six matches à l'ASM pour faire la démonstration qu'elle a enfin trouvé dans la défaite face à Toulon ce qui lui fait si cruellement défaut : un moral d'acier.




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