Six mois après la mort d'un homme de 56 ans, victime d'un coma éthylique, le gérant du bar "Le starter" est jugé lundi au tribunal correctionnel de Clermont-Ferrand. Il est poursuivi pour "homicide involontaire par violation manifestement délibérée d’une obligation de prudence ou de sécurité".
Le procès, qui a commencé ce lundi en fin d'après-midi, est un "dossier emblématique" aux yeux du président du tribunal correctionnel de Clermont-Ferrand : "Pas fréquent qu'un patron de bar soit poursuivi pour le décès d'un client", fait-il remarquer en début d'audience.
Reportage : N. Mohamedi, E. Taxil
Le gérant du "starter", Gilles Crepin, est poursuivi pour "homicide involontaire par violation manifestement délibérée d’une obligation de prudence ou de sécurité". Il risque de 3 à 5 ans de prison et de 45000 à 75000 euros d'amende.
Rappel des faits
La nuit du 25 octobre 2014, Renaud Prudhomme, 56 ans, enchaîne les "shooters", des petits verres (5 à 10 cl) d'alcool fort qu'il boit cul-sec... 56 au total ! Il participe à un concours organisé dans le bar clermontois "Le starter". On inscrit sur l'ardoise noire, au-dessus du comptoir : "Record garçons : Renaud, 56 shooters".
Récit : Nordine Mohamedi
Quelques heures plus tard, ce père de famille décède, succombant à un coma éthylique. Dès lors sa fille Julie, qui l'avait accompagné dans sa virée nocturne, n'a cessé d'interroger la responsabilité des uns des autres. Estimant que la mort de son père lui a causé un préjudice direct, la jeune femme, âgée de 22 ans, s'est constituée partie civile lors du procès du gérant du "starter".