Chavaniac-Lafayette : tout ne va pas très bien Monsieur le Marquis !

Presque la moitié ! Cinq des onze élus du conseil municipal de Chavaniac-Lafayette (Haute-Loire)  viennent de démissionner. Les électeurs devront retourner aux urnes pour les remplacer.

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Lors des élections municipales en mars l’an dernier, ce sont onze nouveaux élus qui ont fait leur entrée à la mairie de Chavaniac-Lafayette.
L’ancien maire et son équipe ont été balayés pour laisser la place à un nouveau maire, Maurice Lac, et ses dix colistiers.
Mais aujourd’hui, un peu plus d’un an plus tard, rien ne va plus au pays du célèbre marquis de La Fayette, héros de la guerre d’indépendance des Etats-Unis d’Amérique !
Dans cette petite commune d’environ 300 habitants, où des milliers de touristes visitent chaque année le château où est né Gilbert du Motier dit « La Fayette » en 1757, le courant ne passe plus entre les élus municipaux de la même liste !
Cinq d’entre eux viennent de démissionner.
Ils reprochent au maire de « jouer au shérif » en refusant de déléguer.

L’automne dernier déjà, Guy Pugnères a voulu « tirer la sonnette d’alarme » en présentant sa démission de son poste de deuxième adjoint pour devenir simple conseiller municipal :
« Le maire est quelqu’un qui se décrit comme un shérif. Il veut gérer seul la commune avec son premier adjoint. Par exemple, j’étais chargé des travaux et je n’ai pas été avisé de l’atterrissage d’un hélicoptère sur un terrain municipal. Idem lors de la visite de notre député dans la commune, nous n’étions pas informés ! Ce n’est pas une guerre d’égos ou une histoire de vengeance personnelle. Nous étions 11 pour faire fonctionner la commune, 11 personnes dans l’équipage qui doivent travailler ensemble, c’est notre conception de la démocratie ! »

L’ex 2ème adjoint entendait ainsi prendre la défense de deux élus qui se sont sentis très rapidement mis à l’écart par le maire, dont Patrick Richard.
Ce dernier s’explique :
« J’ai démissionné parce que le maire n’a pas tenu la promesse que nous avions prise de ne pas augmenter les impôts locaux et qu’il m’a exclus des permanences des élus. Je souhaitais siéger au conseil communautaire mais les cartes étaient déjà jouées, je me suis assez vite senti rejeté ! ».

Au fil des mois, avant ce dernier épisode, les cinq élus ont fini par constituer une sorte d'opposition locale.

Un maire trop personnel et trop autoritaire ?
Dans le petit village quasi désert aux heures chaudes de cette journée de printemps, les rares habitants croisés n’ont pas envie de s’exprimer sur la question.
Avec le sourire, un jeune retraité nous lâche :
« C’est la première fois que ça arrive ici ! Mauvaise entente entre eux ! C’est dommage, ça marchait bien, ils étaient tous d’accord pour choisir le maire et puis d’un seul coup ils démissionnent sans savoir pourquoi, un véritable Clochemerle au pays de La Fayette ! ».

Le maire n’a pas souhaité s’exprimer.
« Ils ont choisi, ils sont partis,  dit-il seulement à propos des démissionnaires, pour moi la page est tournée ».

Les électeurs retourneront donc aux urnes, en principe les 28 juin et 5 juillet prochains, pour une élection partielle.
Les cinq démissionnaires n'ont pas l'intention de se représenter, pas plus d'ailleurs que l'ancien maire battu en mars 2014, qui regarde la discorde de ses anciens adversaires en simple observateur.
Et quoi qu'il en soit, Maurice Lac, lui, conservera son siège de maire de Chavaniac-Lafayette.

"Le maire se comporte comme un shérif, c'est lui qui commande et il ne délègue rien", l'ex deuxième adjoint.

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