Un seul train réservé pour l'instant, des supporters qui hésiteraient à se rendre à Paris, le doute se serait-il installé dans l'esprit des clermontois ? L'Agence France Presse a enquêté.
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Le tempo ininterrompu de l’AFP (autrefois on parlait des téléscripteurs qui crachaient sans cesse leur dépêches, aujourd’hui les textes arrivent directement dans les applis de nos ordinateurs) est parfois mis en mode pause par un article développant un aspect de l’actualité.
Comme il est d’usage, les dépêches de l’agence sont écrites, lues et relues avant publication, celui-ci est cosigné par 4 journalistes en montant dans l’échelle de la hiérarchie. Le moral des supporters ne semble pas au plus haut, alors c’est grave docteur?
Top 14 - Finale: la "Yellow Army" dans la hantise du zéro pointé
lls seront des milliers en jaune et bleu à garnir le Stade de France pour la finale du Top 14, samedi contre le Stade Français, mais la crainte d'un énième revers freine les ardeurs de la "Yellow Army" clermontoise.
"On va faire bloc derrière notre équipe, on sera à fond derrière elle à Paris, mais c'est sûr, l'idée d'une nouvelle défaite traversera toutes les têtes", assure le fondateur des Ultras Vulcans, Aurélien Dupuis, échaudé par 10 finales de championnat perdues par le club dans son histoire, pour une seul gagnée.
"On n'affiche pas un optimisme démesuré. On est face à un Stade Français en pleine puissance. Ils ont fait le match parfait contre le Racing, ils ont étouffé Toulon. Parfois, on n'ose plus y croire, d'autant qu'il y a toujours ce syndrome de l'éternel perdant qui nous colle à la peau", résume le président de l'Amicale des supporters montferrandais, Jean-Claude Demay.
Même son de cloche au club des Vignerons, installé dans un bar du même nom et haut lieu du rugby clermontois, qui évoque une "cassure" entre l'ASM et ses abonnés depuis la finale perdue contre Toulon, début mai, en Coupe d'Europe (24-18). "Les gens sont échaudés. On fait du spectacle toute l'année pour perdre à nouveau en finale. Le coup a été terrible", souligne le trésorier, Jean-Paul Fabre.
Et la petite victoire contre Toulouse (18-14), lors de la demi-finale à Bordeaux, n'a pas rassuré. "C'était un match difficile. On n'a pas vécu de grandes envolées comme on les aime de la part de cette équipe", juge Patrick Quinty, qui dirige l'association.
Poulidor a gagné plus de titres, c'est dire !
Pour l'heure, les supporters auvergnats sont donc moins enclins que d'habitude à s'organiser pour aller voir leurs idoles tenter de soulever le Bouclier de Brennus. Dans chaque officine, le constat revient: "ce n'est pas le même engouement qu'en 2010 (quand Clermont avait été champion, ndlr) où 800 supporters s'étaient déplacés. Là, on tire à 300 et on remplit seulement deux bus au lieu de cinq", indique M. Fabre.
"En plus du prix de l'abonnement, il y a le prix des places, des déplacements à Saint-Etienne, puis Londres, Bordeaux. Ça engendre pas mal de frais", explique pour sa part Alain Néron, à la tête du "Bouclier Arverne".
Certains "purs et durs" ont par ailleurs mal digéré les critiques maladroites du président du club après la bronca du public lors du dernier match à domicile contre Toulon.
"C'est l'autre face de la Yellow Army, des gens extrêmement passionnés d'un côté qui en font quelquefois un peu trop pour supporter le club, et qui en font un peu trop dans l'autre sens quand cela ne va pas...", a déclaré Eric De Cromières au quotidien La Montagne. "Nos spectateurs ont beaucoup de chances d'avoir un club comme le nôtre, ils pourraient être à Brive, Perpignan ou encore à La Rochelle", a-t-il encore dit à l'AFP.
De quoi alimenter un désamour naissant entre la direction et certains supporters, souvent jeunes, qui disent tout de go qu'ils "en ont marre". "C'est exagéré et déplacé. Ils ont bien de la chance d'avoir une Yellow Army de sortie pour chaque match à l'extérieur. Autant être à Brive alors, aller en finale sans gagner ne sert à rien", rétorque Sabrina Rousseau, une supportrice fidèle qui assistera tout de même samedi à sa huitième finale.
"Tout ce qu'on demande, c'est une finale gagnée de temps en temps, même une sur deux, on serait content", ajoute Jean-Claude Demay. "Gagner un titre en 100 ans (l'ASM a été fondée en 1912, ndlr), ce n'est quand même pas normal. On compare souvent le club à Raymond Poulidor mais il a gagné plus de titres que l'ASM, c'est dire !".