Moins de 200 personnes - 130 selon la police - ont manifesté jeudi matin dans les rues de Clermont-Ferrand, pour protester contre la réforme du collège, trois semaines après la publication du décret et de l'arrêté au Journal Officiel.
Ce n'était pas la grande foule, place Delille, jeudi matin. Les drapeaux étaient de sortie, portés au départ par une soixantaine de manifestants, avant que le cortège ne s'étoffe pour atteindre environ 130 personnes, selon la police. Une seconde journée de grève organisée à l'appel de plusieurs syndicats hostiles à la réforme du collège. Un mouvement maintenu après une réunion au ministère, où ils ont refusé de discuter des textes d'application.
Ces organisations syndicales "ont rappelé" lors d'une réunion au ministère "leur opposition à la réforme, leur demande d'abrogation du décret et de l'arrêté, leur refus de toute négociation sur des textes d'application et leur exigence de nouveaux textes réglementaires intégrant les demandes des personnels", ont indiqué dans un communiqué les Snes-FSU, Snep-FSU (enseignement professionnel), FO, CGT et Sud, qui ont quitté la réunion avant la fin. Le Snalc, également opposé à la réforme, avait refusé l'invitation.
"Sans répondre aux véritables besoins du collège", la réforme ne ferait "qu'engendrer davantage d'inégalités entre les élèves, aggraver les conditions
de travail des personnels, mettre en concurrence personnels, disciplines et établissements", affirme l'intersyndicale.
Des rassemblements sont prévus en province et à Paris. A Clermont-Ferrand, les manifestants étaient nettement moins nombreux que le 19 mai, où 500 personnes avaient défilé dans les rues de la capitale auvergnate.
"La période est difficile", explique Fabien Claveau du SNES-FSU. "Il y a beaucoup de conseils de classes. Les collègues terminent leur programme. Il y a la préparation des examens, du brevet, notamment. Donc c'est très difficile (...) Mais il ne faut pas croire que la colère s'arrête pour autant. Les collègues sont très mécontents de cette réforme. Et c'est pour ça qu'il faut continuer la mobilisation", poursuit-il.
Le Snalc (5,5% des voix aux élections professionnelles) ne participe pas à ce mouvement, considérant que "la majorité des collègues ne désiraient pas faire grève le 11 juin". En revanche, il appelle à la grève pendant les écrits du brevet et les corrections.
La première grève du 19 mai avait été suivie en France par 27,61% des enseignants des collèges publics selon le ministère, le double selon le Snes-FSU, premier syndicat du secondaire.
Dès le lendemain, le gouvernement avait publié au JournalOofficiel les textes qui concrétisent cette réforme prévue pour la rentrée 2016, une décision qualifiée de "passage en force" par ses opposants.