Le jeune homme qui avait fait une quenelle devant Manuel Valls à Moirans (Isère), quand le premier ministre s'était déplacé suite aux émeutes de gens du voyage, a été condamné ce mardi à 500 euros d'amende par le tribunal correctionnel de Grenoble.
Selon la loi, il pouvait craindre six mois de prison et 7500 euros d'amende. Le procureur de la République avait requis 20 à 30 heures de travaux d'intérêt général. Finalement, le jeune homme qui avait fait une "quenelle" à Manuel Valls le 6 novembre dernier à Moirans, n'écope pour son geste que d'une amende de 500 euros
Intervenant : Me Emmanuel Decombard, Avocat du condamné. Photo : Le Dauphiné Libéré.
Bon profil
Reconnu sur une photographie et interpellé quelques jours après les faits, l'individu est un électricien de 23 ans. Son avocat, Maître Decombard, souligne que son client n'a pas de casier judiciaire, qu'il "vit avec une femme qui travaille comme lui". Des éléments qui expliquent peut-être la clémence des juges.
Il y a aussi le contexte dans lequel cette quenelle a été réalisée. La quenelle, popularisée par Dieudonné, est un salut nazi inversé. Mais certains amateurs n'en font qu'une sorte de geste anti-système, moins condamnable. Le cas de Moirans semble s'inscrire dans ce registre, l'homme étant condamné pour outrage à personne dépositaire de l'autorité publique.
Un geste politique ?
Octobre 2015. La justice refuse de faire sortir de prison un membre de la communauté des gens du voyage, qui voulait assister à des funérailles. S'en suivent deux semaines d'émeutes à Moirans, en Isère. Deux mois plus tôt, pour une raison similaire, d'autres gens du voyage avaient bloqué une autoroute en Picardie, à Roye, crispant déjà l'opinion.
Le 6 novembre, Manuel Valls se déplace à Moirans. Il est bien accueilli... sauf par une vingtaine de personnes qui le conspuent, considérant que l'Etat n'a pas fait pas ce qu'il fallait pour ramener l'ordre. Parmi ces manifestants : le jeune homme aujourd'hui condamné, qui, face au Premier ministre, fait une quenelle.
"Il vient dire par ce geste qu’il n’est pas d’accord avec la politique menée", explique aujourd'hui son avocat, Maître Decombard. Son client "regrette (sa quenelle), parce que ça a pris une tournure incroyable sur le plan médiatique et judiciaire". La sanction aurait pu être pire.