A Lyon une nouvelle marche pour le climat rassemble des milliers de manifestants

A Lyon la manifestation pour le climat a rassemblé 5 à 10.000 personnes dimanche 28 mars, sous un soleil de plomb, avec une seule ambition, adopter une réelle loi contre le réchauffement climatique. 

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En tête de cortège,une simple banderole avec ce slogan: "Pour une vraie loi climat."  Sur un carton parmi de nombreux autres: "les calottes sont cuites". A Lyon la manifestation pour le climat a de nouveau rassemblé des milliers de personnes dans l'après-midi dimanche 28 mars, comme dans plusieurs autres villes, alors qu'un projet de loi du gouvernement issu de la Convention citoyenne pour le climat (CCC) doit être présenté demain à l’Assemblé nationale.

Les manifestants étaient 10.000 selon les organisateurs, au moins 5.000 selon la police. 

"J'ai eu la joie d'être tiré au sort en septembre 2019. Cela a été une grande expérience de démocratie participative. On s'aperçoit d'un fossé grandissant entre la population et le pouvoir exécutif, nous avons été déçus de la manière dont nos propositions ont été détériorées, triturées, supprimées. Ce sont les initiatives populaires qui pousseront les pouvoirs publics à légiférer" affirme Alain, qui a été membre de la Convention Citoyenne pour le Climat et présent en tête de cortège, cité par les organisateurs.

"La convention citoyenne a fait des propositions. Le président Macron n'a absolument pas repris ces propositions. Donc on veut qu'elles soient reprises" nous explique Julie, une jeune manifestante qui se sent soutenue par une telle foule, mais "on est obligés de continuer les marches parce que ça ne rentre pas en fait".

"On est venus avec les enfants, pour leur montrer que le climat ça compte, on fait ça pour les différentes générations" nous relate Lionel, un père de famille qui reconnaît que ce n'est ni la première, ni la dernière manifestation de ce genre: "C'est vrai que c'est un travail compliqué. Le Covid a un peu décalé les priorités. Mais il faut montrer qu'on est là quand-même.

"Le climat n'attend pas, tout simplement" tacle Bianca, une autre manifestante encore optimiste: "On les aura à l'usure, tout simplement. Il suffit de continuer à marcher et avec un peu de chances on ralliera plus de monde au fil du temps."

Le maire (EELV) de Lyon Grégory Doucet était présent dans le cortège, 3 jours après avoir décrété officiellement "l'état d'urgence climatique" pour sa ville, répondant ainsi à l'appel, le 12 décembre dernier, du secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, pour atteindre la neutralité carbone. Neuf mois après son élection, Grégory Doucet affiche donc l'ambition de faire de Lyon la "capitale française de la transition énergétique" avec un budget spécifique de plus d'un milliard d'euros.

A Saint-Etienne (Loire), près de 400 personnes ont marché derrière une banderole "Urgence climat, il est encore temps d'agir". Le texte de loi gouvernemental est "tellement à la baisse que cela n'a plus de sens," estimait par exemple Bénédicte, une manifestante.

Un "manque d'ambition"?

Ce projet de loi est fustigé pour son "manque d'ambition" par de nombreuses associations. Plus de 180 rassemblements du même type étaient prévus à travers la France afin de "relancer la dynamique citoyenne", selon Elodie Nace, d'Alternatiba, un des mouvements organisateurs. Des dizaines d'ONG, syndicats et partis ont appelé à manifester, notamment pour demander aux députés "d'améliorer" le texte gouvernemental.

De nombreux membres de la Convention climat, exercice de démocratie participative inédit convoqué par Emmanuel Macron dont la loi "climat et résilience" du gouvernement est issue, se sont également joints au mouvement parisien. "Il n'y a pas de négociations possible avec le climat, c'est une course contre la montre", a déclaré le réalisateur et militant écolo Cyril Dion à Paris, qui fut "garant" de la CCC avant de dénoncer la traduction de ses propositions par l'exécutif, qui "ne permet absolument pas à la France de tenir ses objectifs" en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre".

"Les marches pour le climat, c'est très bien qu'elles existent"

Mais la ministre de la Transition écologique, Barbara Pompili, a de son côté défendu un nouvelle fois le texte dimanche, assurant sur France Inter qu'il resterait comme "une des plus grandes lois du quinquennat". "Le changement de dimension, on va le voir dans tous les moments de notre vie", a assuré la ministre. "Je continue à me battre pour avoir les mesures les plus ambitieuses possibles," a-t-elle poursuivi, disant "espérer" que les parlementaires pourraient encore voter certaines "avancées". Interrogée sur les manifestations contre son texte, elle estimé que "les marches pour le climat, c'est très bien qu'elles existent". "Je suis heureuse que cette préoccupation soit toujours là".

Pendant les débats autour du texte de loi, les différentes structures organisatrices de la marche comptent bien poursuivre leur pression sur les députés. Le prochain rendez-vous est déjà donné : si la loi est votée en l’état, elles retourneront dans la rue dimanche 09 mai 2021. 

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