Depuis mardi matin, l’abattoir de Montluçon dans l’Allier est bloqué par les éleveurs bovins qui exigent une revalorisation des prix d’achat de la viande. Celui de Villefranche d’Allier est bloqué depuis lundi soir.
La FNSEA a annoncé que l’abattoir de Montluçon est bloqué depuis mardi matin, portant à 17 le nombre de sites paralysés par le mouvement de colère des agriculteurs qui réclament un meilleur prix de vente de leurs bêtes. C’est plus de la moitié de la capacité nationale d’abattage qui est paralysée.
A la veille d’une importante réunion de la filière au ministère de l’Agriculture, mercredi, les éleveurs veulent peser sur les industriels de façon à ce qu’ils résistent à leur tour aux exigences de la grande distribution, accusée de tirer les prix vers le bas.
C’est ce qu’explique Bruno Dufayet, membre du bureau de la Fédération Nationale Bovine et responsable de la section bovine de la FDSEA du Cantal qui bloque l’accès de l’abattoir de Villefranche d’Allier, l’un des plus importants du Massif Central : "les marges sont prises après nous, on a eu la preuve il y a 2 ans qu’on pouvait nous payer notre produit sans nuire au consommateur, aujourd’hui ça n’a pas baissé pour le consommateur et le produit a baissé chez nous, donc forcément il y a une répartition des marges qui n’est pas satisfaisante".
Christophe Jardoux, éleveur naisseur-engraisseur a laissé ses bêtes dans leur stabulation à Néris-les-Bains pour rejoindre le mouvement précise en évoquant sa situation : "il y a 2 ans on vendait 4 euros 20, 4 euros 30 le kilo en moyenne. Ça permettait de couvrir ses charges, d’avoir un salaire, de voir l’avenir sereinement, on pouvait investir. Aujourd’hui on est à un niveau de 3,70, on ne couvre plus nos coûts de production".
Le blocage des sites d’abattage devrait perdurer jusqu’au rendez-vous avec le ministre de l’Agriculture Stéphane Le Foll ont prévenu les responsables syndicaux.