Pierre Botton était jugé en appel à Paris pour abus de biens sociaux. Ce 6 octobre, 4 ans de prison et 100.000 euros d'amende ont été requis. Pierre Botton est accusé d'avoir floué son association d'aide aux détenus et détourné de l'argent de ses sociétés pour des dépenses. Jugement: le 9 novembre.
Ce mardi 6 octobre, à l'encontre de Pierre Botton, l'avocate générale a demandé une peine de quatre ans de prison, une amende de 100 000 euros, son maintien en détention et l'interdiction de diriger une société ou une association, comme en première instance. La Cour d'appel rendra son jugement le 9 novembre.
Le 2 juin dernier, Pierre Botton, 65 ans, avait été condamné à cinq ans de prison ferme et 150.000 euros d'amende pour abus de confiance, abus de biens sociaux, faux et blanchiment de fraude fiscale. Il avait clamé son innoncence et fait appel. Le nouveau procès a débuté le 30 septembre à Paris et devait se poursuivre jusqu'à ce mardi 6 octobre.
Au milieu des années 1990, Pierre Botton, jeune homme d'affaires lyonnais, était le directeur de campagne et le gendre de l'ancien ministre RPR et maire de Lyon Michel Noir. Pierre Botton avait alors été impliqué dans une retentissante affaire politico-financière et avait été condamné pour abus de biens sociaux à trois ans et demi de prison.
Quelques années plus tard, se disant transformé par cette expérience carcérale, il avait fondé une association visant à améliorer les conditions de détention et favoriser la réinsertion des délinquants.
"rattrapé par ses anciens démons" ?
Mais à la suite d'une enquête ouverte en 2017, il est à nouveau renvoyé devant un tribunal - soupçonné d'avoir détourné de l'argent au sein de sa société, elle-même alimentée par des fonds provenants de l'association. Deux autres sociétés sont aussi concernées.Des centaines de milliers d'euros auraient ainsi été utilisés à des fins personnelles: loyers et travaux dans une villa à Cannes, dans son logement parisien, voyages, pensions alimentaires, restauration et hôtellerie de luxe... Si Pierre Botton a reconnu des "fautes", il les a justifiées en se disant "envahi par la cause" des prisonniers, sans convaincre l'avocate générale. "Il ne s'agit pas d'un acte isolé", a dit la magistrate, en notant la "persistance" et l'"organisation"
d'un système destiné à s'assurer un "train de vie dispendieux" - entre 20 et 36.000 euros par mois.
Pour celui qui "semble avoir été rattrapé par ses anciens démons", l'avocate générale a noté "l'incroyable paradoxe" de l'investissement de Pierre Botton dans une association qui lutte notamment contre la récidive. L'ancien homme d'affaires se voit reprocher à nouveau des faits similaires à ceux qui lui avait valu son premier séjour en prison, il y a près de 25 ans.