L'Algérien interpellé à Brest, vendredi 3 janvier 2025, après la découverte de ses vidéos sur TikTok, appelant à commettre des actes de violences en France et en Algérie, a été placé en détention provisoire, à l'issue de sa garde à vue. Il sera jugé à Brest, le 24 février 2025, notamment pour "apologie publique d'un acte de terrorisme commise au moyen d'un service de communication au public en ligne".
Un influenceur algérien interpellé, vendredi 3 janvier au matin, à Brest, à la suite de la publication de vidéos sur Tiktok appelant à commettre des actes violents, a été placé en détention provisoire, samedi 4 janvier, à l’issue de sa garde à vue, a fait savoir le procureur de la République de Brest, Camille Miansoni, dans un communiqué.
Âgé de 25 ans, Youcef A. sera jugé le 24 février par le tribunal correctionnel de Brest pour « apologie publique d’un acte de terrorisme », a ajouté le parquet. Il encourt une peine de sept ans d’emprisonnement et de 100 000 euros amende, précise le procureur.
"Messages explicites invitant à la commission d'actes de terrorisme"
À l'origine de l'interpellation à Brest, une vidéo publiée le mardi 31 décembre, sur le réseau social TikTok, où Youcef A., suivi par 400 000 personnes, s'exprimait de façon véhémente en arabe, appelant à des actes de violence. Ses cibles sont difficilement identifiables, mais semblent être les opposants au régime algérien. "On va tirer sur vous", "il faut faire parler la poudre, président Tebboune [le président de la République algérienne, NDLR]". Ces propos émergent à un moment où les tensions sont fortes entre la France et l'Algérie.
"Ces vidéos comportaient des messages explicites invitant à la commission d’actes de terrorisme en France et à l’étranger, notamment le 1ᵉʳ janvier 2025", précise le Procureur Camille Miansoni. Le magistrat précise qu'elles "étaient largement relayées et commentées dans les réseaux sociaux, créant ainsi un climat d'inquiétude".
Une interpellation médiatisée
La vidéo publiée le 31 décembre, a été transmise à la plateforme Pharos de signalement de contenus illicites sur internet.
"Quand les policiers m'ont signalé avoir détecté cette vidéo, je leur ai demandé de prendre contact tout de suite avec le parquet pour qu'une enquête judiciaire nous donne immédiatement les moyens d'investiguer", a dit le préfet du Finistère Alain Espinasse.
Vendredi matin, c'est le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau qui a le premier annoncé l'arrestation de l'influenceur algérien soupçonné d'apologie d'acte de terrorisme.
L’influenceur algérien « Zazouyoussef » qui appelait sa communauté à commettre des attentats en France devra répondre de ses actes devant la Justice.
— Bruno Retailleau (@BrunoRetailleau) January 3, 2025
Il a été interpellé ce matin à Brest. Merci aux magistrats et aux forces de l’ordre qui ont permis cette interpellation.
Ne…
Également interpellé, un autre Algérien de 41 ans chez qui Youcef A. logeait, à Brest. D'abord soupçonné de complicité, l’hôte de l’influenceur a été mis hors de cause, à l'issue de sa garde à vue, et remis en liberté.
Youcef A. a, lui, reconnu être l’auteur des vidéos et expliqué que son message "visait les opposants au régime en place en Algérie", précise procureur de Brest. Des vidéos plus anciennes avaient
été publiées au moins depuis octobre 2024.
Titre de séjour non renouvelé
Youcef A., né à Mostaganem, dans le nord-ouest de l’Algérie, a déclaré être arrivé en France en 2020 et a reçu un titre de séjour en mars 2023, valable jusqu’au 14 mars 2024, a déclaré le préfet du Finistère. "Il avait un titre de séjour en tant que parent d’enfant français puisqu’il a eu un enfant avec une personne de nationalité française", a détaillé M. Espinasse.
Le casier judiciaire de Youcef A. comporte une condamnation pour vol, prononcée par ordonnance pénale en janvier 2023. Il a aussi été poursuivi pour avoir participé à la dégradation d’un complexe sportif à Brest, lors des émeutes qui ont suivi la mort de Nahel Merzouk, en juin 2023. Pour ces faits, il avait été condamné, en décembre 2023, à douze mois d’emprisonnement. Il avait fait appel de cette condamnation, ce qui explique qu’il n’ait pas été emprisonné, a précisé le préfet du Finistère. L’audience de son procès en appel n'est pas encore fixée. À la suite de cette condamnation en première instance, le titre de séjour de Youcef A. n'avait pas été renouvelé et il faisait l'objet d'une Obligation de quitter le territoire (OQTF).
Il est désormais également poursuivi pour "apologie publique d’un acte de terrorisme", "provocation directe à un acte de terrorisme commise au moyen d’un service de communication au public en ligne", "provocation publique à la haine". Il comparaitra au Tribunal correctionnel de Brest, le 24 février 2025.