L'ex-numéro 2 de la PJ de Lyon Michel Neyret, condamné à deux ans et demi de prison le 5 juillet, est "complètement effondré" après l'appel du jugement par le parquet de Paris, a-t-on appris, ce mardi 19 juillet, auprès de l'un de ses avocats.
"Nous sommes dans la sidération totale. Personne ne s'y attendait. Michel Neyret avait été condamné à une peine au quantum de ce que souhaitaient les deux procureurs à l'audience correctionnelle à Paris", a déclaré Me Gabriel Versini-Bullara du barreau de Lyon.
L'ancien "super-flic" s'était vu infliger de la prison ferme pour "trafic d'influence et corruption", mais espérait échapper à une nouvelle incarcération, sa peine étant aménageable. "Mon client est complètement effondré. Le stress qui l'anime est juste palpable. Michel Neyret pensait pouvoir se reconstruire après cinq ans d'instruction. Là, il faudra qu'il attende encore deux ans avant de comparaître devant les magistrats de la cour d'appel de Paris", a ajouté Me Versini-Bullara.
Jugé en mai devant le tribunal correctionnel de Paris avec huit autres prévenus, Michel Neyret avait un peu hâtivement exprimé son soulagement à l'issue du procès en déclarant devant la presse qu'il ne retournerait pas en prison. En effet, si le tribunal avait suivi alors les réquisitions du parquet, une peine de quatre ans de prison dont deux ans et demi ferme, Michel Neyret, qui avait déjà effectué huit mois de détention provisoire dans ce dossier, ne serait pas retourné derrière les barreaux.
Le parquet de Paris a également fait appel lundi de la condamnation de Stéphane Alzraa, l'un des deux hommes considérés par l'accusation, avec Gilles Benichou, comme les corrupteurs de Neyret. En fuite au moment du procès, il a été condamné à 2 ans ferme et 250.000 euros d'amende avec un mandat d'arrêt à la clef. Le parquet avait requis 5 ans ferme et 250.000 euros d'amende à son encontre.
Les relaxes des anciens subordonnés de Neyret, le commandant Gilles Guillotin et le commissaire Christophe Gavat, alors en poste à l'antenne de la PJ de Grenoble, auxquels il est reproché d'avoir détourné des scellés de drogue pour leur patron, ont été également frappées d'appel.
Michel Neyret, autrefois à la tête de la prestigieuse brigade antigang de Lyon, a été condamné pour avoir fourni des informations confidentielles à des membres du milieu lyonnais présentés comme des "indics", en échange d'avantages et de cadeaux, et d'avoir prélevé sa dîme sur une saisie de stupéfiants pour rétribuer des informateurs.