La remise en liberté de Manuela Gonzalez, -dite "la veuve noire"-, en raison d'un délai trop long entre son procès et l'appel, aurait-elle mis au jour un engorgement de la Justice à Grenoble? Le Procureur général reconnaît des faiblesses et s'engage sur "des délais plus rapides".
Dans une interview accordée à France 3 Alpes, Paul Michel, procureur général de Grenoble, commence par défendre les siens dans l'affaire de "la veuve noire": "N'oublions pas qu'un magistrat de mon parquet général s'est opposé à cette demande de remise en liberté et avait requis le maintien en détention. Pourquoi? parce qu'il s'agit d'une affaire d'une gravité exceptionnelle et le maintien en détention aurait permis d'éviter la fuite de Mme Gonzalez. Il y a, certes, des précautions, puisqu'elle a été placée sous contrôle judiciaire, mais il faut éviter impérativement qu'elle ne se représente pas à son procès."
Désormais, pour Paul Michel, "il faut faire en sorte que ce dossier soit jugé rapidement, au tout début de l'année 2016 par exemple." Les Assises de la Drôme doivent normalement s'en charger.
Sur les 17 mois de silence de la Justice grenobloise, depuis la demande d'appel de l'avocat de Mme Gonzalez, le procureur général avoue que "ce n'est pas un délai inhabituel, même s'il a été jugé ainsi par la Chambre de l'instruction". "Il faut voir le nombre d'affaires criminelles que nous avons à juger", explique-t-il, "Cela tient à la situation criminologique de la région".Il faut voir le nombre d'affaires criminelles que nous avons à juger"
Paul Michel reconnaît: "Nous devons prendre des décisions pour prévoir des sessions supplémentaires pour parvenir à des délais de jugement plus rapides (...) par respect aussi pour les victimes."
Interview
Sur la question des moyens supplémentaires, le procureur général affirme avoir avisé la Chancellerie, mais il évoque aussi "des questions d'organisations", sans donner plus de précisions. Il faut aussi dire que les Assises de l'Isère vont être occupées durant 6 semaines par le procès dit de la rixe d'Echirolles, des meurtriers présumés de Kevin et Sofiane. Autant dire que le temps judiciaire va s'arrêter en novembre à Grenoble.
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