Plus de 1500 salles de concerts, artistes et autres acteurs de la scène musicale française viennent d’adresser une lettre ouverte au gouvernement pour savoir quand et comment concerts et tournées pourront reprendre. Parmi les signataires, La Tannerie de Bourg en Bresse, dans l'Ain.
Silence ! On ne joue plus… Quatre mois que les scènes sont désertes et les salles de concerts désespérément vides. La filière des musiques actuelles est au bout du rouleau, d’autant plus que le silence des autorités sur le sujet demeure assourdissant. Nul ne sait quand les concerts debout pourront reprendre, alors que la nouvelle saison devrait commencer dans quelques semaines et que la programmation des lieux de concerts reste en suspens.
Pour tenter de sortir du flou, près de 1.500 salles de spectacles, tourneurs, artistes, labels et festivals ont donc adressé hier une lettre ouverte au gouvernement pour réclamer des précisions et un calendrier précis de la reprise des concerts et des spectacles. Intitulée Tous debout contre la mise à genoux de la musique", elle demande ardemment "un positionnement quant à une possible échéance de reprise des concerts en configuration debout"
Plus aucun concert depuis mi-mars
Parmi les signataires, des poids lourds de la musique en Auvergne Rhône Alpes, comme La Coopérative de Mai de Clermont-Ferrand ou le Transbordeur de Villeurbanne mais aussi des salles aux dimensions plus modestes comme l’Epicerie Moderne de Feyzin ou encore La Tannerie de Bourg en Bresse, seule SMAC (Scène de Musiques Actuelles) du département de l’Ain.
Inaugurée en 2001, La Tannerie, dont la grande salle peut accueillir 550 personnes debout, propose chaque année une centaine de concerts et plusieurs résidences d’artistes. Elle joue aussi un rôle important d’accompagnement des groupes amateurs ou en voie de professionnalisation pour lesquels elle dispose de 4 studios de répétitions équipés.
On n’a plus de concerts depuis mi-mars et on n’a aucun indice pour la reprise
Si les répétitions et les résidences d’artistes ont pu reprendre, c’est toujours le black-out pour les concerts. "On a malgré tout réussi à faire un concert de fin de saison le 11 juillet dernier. Un concert assis, sur le parvis de la Tannerie, sur réservation, avec un public total de 60 personnes", précise Gilles Garrigos.
Une lettre ouverte comme un appel au secours
"Cette lettre, c’est un appel au secours. Toute la filière des musiques actuelles se sent laissée de côté. On demande que des choix soient enfin faits pour une reprise des concerts dans le respect évidemment des règles sanitaires. On s’adaptera, par exemple en réduisant la jauge des spectacles ou en modifiant la programmation, mais qu’on nous donne enfin des infos !"
La question d’une reprise des concerts (et si oui à quelle échéance et avec quelles contraintes) aurait dû être abordée lors d’un conseil de défense mi-juillet mais le sujet est purement et simplement passé à la trappe. Un nouveau conseil a lieu aujourd’hui, "et cette fois, on attend vraiment des réponses précises" ajoute Gilles Garrigos, qu’on sent un peu désabusé.
Sachant en plus qu’il faut plusieurs semaines pour remettre en activité une salle de concert. "Pour la programmation de la prochaine saison de La Tannerie, on n’a pas arrêté de changer de scénario. Pour la grande salle, on a repoussé au printemps 2021 tous les concerts initialement prévus cet automne. On les remplace par de plus petits concerts de jeunes artistes… Mais ça ne peut pas durer indéfiniment. Il nous faut des réponses."