En décembre 2017, une fuite de tritium était détectée sur la centrale EDF du Bugey (Ain). D'autres analyses encore plus alarmantes avaient eu lieu ensuite. Et l'Autorité de sûreté nucléaire, après enquête, avait dénoncé notamment une "inquiétante chaîne de dysfonctionnements".
Le tribunal de police de Bourg-en-Bresse (Ain) a condamné vendredi EDF à 3.000 euros d'amende pour une fuite radioactive détectée dans le Rhône en décembre 2017 sur le site de la centrale nucléaire du Bugey, située dans le sud du département.
Non respect des prescriptions de l'Autorité de sûreté nucléaire
L'entreprise a été déclarée coupable "d'exploitation d'une installation nucléaire de base sans respect des prescriptions de l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN)".EDF était poursuivi devant la justice par quatre associations du réseau "Sortir du nucléaire", qui avaient porté plainte en mars 2018 après la découverte, deux mois et demi plus tôt, d'une "concentration anormale de tritium" (670 Becquerels
par litre) dans un tube de la centrale permettant l'accès à la nappe phréatique.
Les jours suivants, des pics plus importants (jusqu'à 1.600 Becquerels par litre) avaient été relevés à d'autres emplacements du site, laissant "présager le déversement dans l'environnement d'autres radioéléments et probablement des produits chimiques".
Les plaignant avaient également indiqué qu'il s'agissait de la "troisième [fuite] en six ans" à la centrale nucléaire du Bugey et réclamé "l'arrêt immédiat" de ses réacteurs, pointant des "installations vieillissantes" et des "risques externes
impossibles à maîtriser".
Après inspection, l'ASN avait mis en cause une "inquiétante chaîne de dysfonctionnements", un "défaut de surveillance", des dispositifs ne permettant pas la détection automatique des fuites", une "absence de réaction rapide" ou encore du "matériel défectueux".