Au centre hospitalier de Bourg-en-Bresse, les patients qui arrivent sans être passés par le 15 et sans urgence vitale sont réorientés par une infirmière. L’objectif est de fluidifier l’afflux de patients en période estivale.
Fluidifier les passages aux urgences, tel est l’objectif du nouveau protocole médical mis en place au centre hospitalier de Bourg-en-Bresse, depuis le 13 juillet dernier. A partir de 20h00, les patients qui arrivent sans être passés par le 15 et sans urgence vitale sont réorientés par une infirmière d’accueil.
« Je pensais qu’on allait me prendre en charge tout de suite que j’allais pas encore aller ailleurs », réagit une patiente, un flyer explicatif entre les mains. Après avoir reçu une bouteille d’un kilogramme sur l’orteil, elle doit passer une radio. Sans avoir été adressée par le 15 et sans urgence vitale, elle sera donc reçue par la maison médicale de garde.
Trois alternatives de réponses médicales
« On évalue le degré de gravité, le degré d’urgence du motif de consultation et en fonction on oriente », détaille Karine, infirmière d’accueil. Selon la priorité et l’horaire, le patient peut être réorienté vers la maison médicale de garde, vers son médecin généraliste ou encore vers une téléconsultation. Il peut également être reconvoqué aux urgences en heures ouvrables.
Le docteur Sébastien Roux, responsable des urgences, rappelle : « pour résumer les urgences vitales, il y a trois atteintes : les atteintes neurologiques, les atteintes respiratoires et les atteintes cardio-circulatoire. En cas de doute, il faut passer par le centre 15. Si vraiment ils ont des signes de gravités, on leur demandera même pas de venir aux urgences mais on enverra des moyens de secours et des équipes médicalisées pour les prendre en charge directement à leur domicile ».
En moyenne 10 patients réorientés par soirée
En place depuis une semaine, cette organisation permet de réorienter en moyenne 10 patients par soirée. Fluidifier les 140 à 150 passages journaliers est un soulagement pour les équipes.
« On n’a pas supprimé de lits, on n’a pas de postes vacants en termes de présence médicale mais par contre il y a une pénibilité parce quand on ait des heures supplémentaires, des nuits supplémentaires, des week-end supplémentaires … Mais on aimerait s’occuper du cœur de notre métier qui est la médecine d’urgence et ce protocole permet de retrouver du sens », témoigne le docteur Sébastien Roux, responsable des urgences.
Des urgences très sollicitées
Ce dispositif réduit la pression, mais les urgences restent très sollicitées. Car dans l’Ain, les médecins généralistes font défaut. « On est un des départements qui est certainement un des moins dotés en matières de ressources de médecine de ville sur le territoire national, donc ça percute le sujet de l’accueil des patients aux urgences », détaille la directrice du centre hospitalier Frédérique Labro-Gouby.
Depuis le début de la canicule, les passages dans ce service ont déjà augmenté de 5 à 10% mais les professionnels l’assurent : à Bourg-en-Bresse, ils seront en capacité d’absorber le flux de cet été.