"Trop, c'est trop, il faut arrêter de nous faire les poches", lors d'une conférence de presse, ce mercredi 23 octobre, le président du conseil départemental de l'Ain s'est exprimé face aux ponctions de l'État sur les collectivités locales. Il estime les pertes de recettes, rien que pour son département, à 18 millions d'euros.
Dans le cadre du projet de loi de finance qui sera débattu à l'Assemblée Nationale, les présidents des départements s'inquiètent. "Tous les Départements de France font face aujourd’hui à une menace claire quant à leur avenir" a ainsi expliqué leur porte-parole, Jean Deguerry.
Face à la hausse de leurs dépenses de fonctionnement et à la baisse des dotations de l'État, Jean Deguerry, vice-président des départements, s'est exprimé lors d'une conférence de presse ce mercredi 23 octobre.
"L'état décide, les départements paient"
Il a expliqué que les dépenses sociales (RSA, aides aux personnes âgées, ...) relevaient des départements. Des dépenses voulues par l'État et assumées par les départements. En prenant l'exemple de l'Ain, il a estimé que les dépenses de fonctionnements augmentent de 20 millions par an.
Confrontés à des augmentations récurrentes de nos dépenses de fonctionnement majoritairement décidées par les gouvernements qui se succèdent les uns après les autres, devant faire face aux besoins liés à la dynamique de développement de notre territoire, nous ne sommes plus en mesure de maitriser notre trajectoire financière sans dégrader notre exigence de rigueur.
Jean Deguerry, vice-président des départements de France et président (LR) du département de l'Ain
Le coup de gueule
À l'approche du débat parlementaire, il a exposé le dilemme auquel sont confrontés les départements français. Des dépenses à la hausse, des recettes à la baisse. "Trop, c'est trop, il faut arrêter de nous faire les poches" a-t-il clamé. Il a "officiellement saisi les parlementaires afin qu’ils se mobilisent dans le débat budgétaire qui s’ouvre".
Il a assuré que les départements, "quelle que soit leur couleur politique" sont "vent debout". Il a énuméré les risques de baisse des aides comme pour la petite enfance ou les personnes âgées, les services de secours…
"Quand on ponctionne les départements, on touche à la vie des gens" a-t-il ajouté.
"Diminuer les dépenses de l'État"
Il s'est voulu rassurant quant à la gestion "en bon père de famille" du département de l'Ain. Il a également formulé plusieurs propositions comme "privilégier une diminution des dépenses de l'État plutôt que l'écrêtement des recettes des départements". Il a également mis en garde face au fort risque d'endettement de certains départements.