Affaire Fatima : acquitté en première instance, le mari rejugé en appel à Bourg-en-Bresse

Le meurtre de Fatima B. est rejugé en appel à Bourg-en-Bresse. L'an dernier, le mari de la victime avait été acquitté par les assises de la Loire, faute de preuve formelle. Le corps de la jeune femme avait été retrouvé en 2013 dans les bois de Chambles, près de Saint-Etienne.

Le 2 juillet 2010, Fatima B., une femme de 32 ans, avait disparu de son domicile stéphanois. Elle avait signalé les jours précédents des violences conjugales. Presque trois ans après cette mystérieuse disparition, en mai 2013, des promeneurs avaient fait une macabre découverte dans un bois, entre les communes de Chambles et Périgneux, au nord de Firminy : ils trouvent des ossements qui s'avèrent être ceux de la jeune femme.

Son mari, acquitté en première instance par les assises de la Loire, est rejugé en appel à Bourg-en-Bresse depuis ce mardi 30 mai 2023.

Acquitté en première instance

La cause de la mort serait due à un coup porté à la tête. Mais qui a tué et enterré la jeune femme ? Les soupçons se portent sur son mari. Farouk B. est suspecté d'avoir tué son épouse et fait disparaître son corps. Son téléphone portable a borné près du bois, le jour de la disparition de la jeune femme. Deux semaines avant la disparition de son épouse, il avait acheté un piochon. Il pourrait s'agir de l'arme du crime. Il n'a jamais été retrouvé. 

Dès le début de l'enquête, Farouk B. a toujours clamé son innocence. En avril 2022, il a été jugé pour assassinat par la cour d'assises de la Loire. Soutenu par sa deuxième épouse et leur fils au procès, l'accusé s'était dit "victime d'un complot" de la part de sa belle-famille. 

Le parquet avait requis 20 ans de réclusion criminelle contre lui. Le quinquagénaire risquait la réclusion criminelle à perpétuité. Mais le 8 avril 2022, le verdict est tombé : acquittement. L'absence de preuves a joué en sa faveur. "C'est à l'accusation de prouver la culpabilité. À partir du moment où il n'y a pas de preuve de la culpabilité, l'acquittement s'impose et c'est ce qu'a décidé la cour d'assises", avait rappelé son avocat, Me André Buffard, le 8 avril 2022.

Appel à Bourg-en-Bresse

Une innocence à laquelle ne croient pas les proches de Fatima B. Pour ses filles, sa mère, ses frères et ses sœurs, seul Farouk B. a pu assassiner la jeune femme. "Ce qui serait intéressant, c'est de savoir qui cela pourrait être d'autre. À part son mari, il n'y avait personne d'autre pour commettre ces faits-là", avait indiqué, de son côté, Me Karim Mrabent, l'avocat des parties civiles.  

Pas non plus convaincu, le parquet avait fait appel. Farouk B., est rejugé à partir de ce mardi 30 mai à Bourg-en-Bresse, dans l'Ain. Il clame son innocence. 

"Le faisceau de preuves est très tenu. Six jurés et trois magistrats ont acquitté mon client. Ils ont considéré qu'un certain nombre d'éléments, qui peuvent être troublants, n'étaient pas suffisants pour constituer une preuve et entraîner une condamnation. On est aujourd'hui dans la même configuration. Rien n'a changé, les faits sont les mêmes et les doutes sont les mêmes", a rappelé ce mardi 30 mai Me Buffard. "Nous espérons que la cour d'assises d'appel suivra le même chemin que la cour d'assises de la Loire", ajoute l'avocat de Farouk B.

Une femme discrète

Qui était Fatima B. ? Cette mère de famille discrète sortait peu de chez elle. Le couple entretenait des relations compliquées. Les deux époux s'étaient mariés en Algérie en 1997. Ils avaient divorcé en 2000 et s'étaient remariés neuf ans plus tard. Au moment de sa disparition, Fatima se trouvait depuis quelques mois seulement en France.

Peu de temps avant sa disparition, elle avait été prise en charge avec ses deux filles par une association de lutte contre les violences conjugales. Mais elle était ensuite retournée vivre auprès de son mari. Elle s'était volatilisée le dernier jour de l'année scolaire. Ce jour-là, elle n'est pas allée chercher ses deux filles de 10 et 12 ans à l'école. "Le dernier contact avec ma mère, c'est le dernier bisou à l'école, lorsqu'elle nous a déposées à 13h30", explique une des filles, présente aujourd'hui au procès.

Le procès doit se dérouler jusqu'au vendredi 2 juin. 

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