Dans un rapport, la Cour des comptes épingle une nouvelle fois la gestion du domaine skiable de Monts Jura. La station "apparaît dépourvue de pilotage stratégique, économique et touristique".
Dans son dernier rapport, la Cour des comptes se penche sur la gestion des stations de ski des Alpes du nord. Notamment leur adaptation face au réchauffement climatique. Après une première fois en 2015, les magistrats financiers pointent à nouveau la gestion du domaine skiable de Monts-Jura.
À leurs yeux, la station "apparaît dépourvue de pilotage stratégique, économique et touristique". Pour la Cour des comptes, la stratégie qui consiste à miser sur le tout-ski même lorsque la neige se fait rare, est surprenante.
En cause : la divergence de points de vue entre les actionnaires du syndicat des Monts Jura, ayant chacune adopté des "stratégies locales concurrentes et contre-productives". Un jugement qui n'est pas du goût de tous les actionnaires, pour qui la critique passe mal.
"Le département de l'Ain, lui, a mis en place un livre blanc du tourisme, la Communauté de communes a voté un projet de territoire et ces deux plans sont en parfaite cohérence pour faire en sorte que Monts Jura devienne un véritable atout touristique", estime Véronique Baude, vice-présidente du Conseil départemental de l'Ain.
Un seul Office de tourisme pour tout le domaine
Depuis deux ans, en signe d'unité, Monts Jura ne compte par ailleurs plus qu'un seul et même Office de tourisme. La majorité des communes a accepté d'abandonner cette prérogative. mais pour le Pays de Gex, l'autre actionnaire, il faut aller beaucoup plus loin : il en va de l'avenir de la station. C'est la stratégie souhaitée par Christophe Bouvier, président de la Communauté de communes du Pays de Gex :Il ne faut pas oublier qu'une structure qui est économique doit avoir une vision économique. La réflexion aujourd'hui doit être : comment on redonne toute l'entité à l'approche économique sur cette structure.
Hormis les 2 millions d'euros versés par le département, ce sont les recettes des remontées mécaniques, soit 5 millions, qui font vivre la station. Certains actionnaires militent pour réduire le domaine skiable. Car selon eux, la carte postale 2018 n'est pas éternelle.
► Revoir le reportage de Sophie Valsecchi, Benjamin Metral et Valérie Bonnier :