Un exercice de grande ampleur a bouleversé le quotidien de Bourg-en-Bresse, ce mardi 14 mars au matin. Des forces d'intervention de tous horizons ont été déployées aux abords de la salle de sport et de spectacle Ekinox. Tout cela pour simuler une attaque terroriste.
Pas question de pénétrer sur l'emprise du Parc des Expositions de Bourg. Les policiers barrent l'entrée. Ils prennent leur rôle très au sérieux. En fait, ils protègent les curieux, ceux qui oseraient s'aventurer aux abords d'Ekinox, où des tirs ont été entendus.
C'est le début du scénario. Quatre terroristes, -trois hommes et une femme-, font feu pendant un concert. Des faits qui rappellent, évidemment, le drame du Bataclan. Deux seront tués et deux autres blessés par les forces de l'ordre. Mais, en parallèle, le bilan fictif est lourd: 12 morts et des dizaines d'autres victimes.
Reportage Franck Grassaud et Christian Conxicoeur
Les secours à l'épreuve
La chaîne des secours est là pour oeuvrer vite, tout en prenant des précautions pour ne pas être prise cible. C'est ce que pompiers et médecins du SAMU découvrent. "Nous, on a l'habitude de se précipiter pour sauver des vies, là il faut attendre et se protéger avant d'intervenir", explique le Colonel Pathoux du SDIS 01. "Et puis, on tire les victimes sur des brancards pour aller plus vite", ajoute le médecin chef Yves Poncelin du SAMU.Le tri des victimes doit aussi se faire avec rapidité. "On n'a pas l'habitude d'avoir autant de blessés par balles, donc on les oriente au plus vite vers l'hôpital", détaille Yves Poncelin alors qu'une de ses adjointes commande des hélicoptères pour envoyer les blessés vers d'autres hôpitaux de la région.
Du côté des forces de l'ordre, les policiers locaux, en premier sur place, recevront l'appui des gendarmes. Comme les troupes d'élite ne sont pas toujours à portée de main, ce corps commun, formé pour l'occasion, devra maîtriser seul les assaillants.
Ce mardi matin, il y avait du réel dans cet exercice. Même les acteurs qui jouaient les victimes ont eu ce frisson d'inquiétude dans la salle d'Ekinox. "Ils ont diffusé des bruits de tirs, des cris, et je me suis mise à crier à mon tour", avoue Noëmie, une élève infirmière.
Les technologies au service de la sécurité
Il fallait y croire pour se retrouver face aux enjeux d'une attaque, "et faire face à toutes les questions qui se posent à ce moment-là", justifie le préfet de l'Ain, Arnaud Cochet. Ce dernier a d'abord pu voir les lieux depuis la préfecture, grâce à un groupe de radioamateurs qui retransmettait des images par l'intermédiaire d'un drone."Nous avons aussi testé le SAIP, Système d'Alerte et d'Information de Population, c'est une application qui permet d'informer les détenteurs de smartphones", explique Arnaud Cochet. "Il nous faut maintenant tirer les leçons de cet exercice, mais je vois déjà que les services ont bien travaillé ensemble."
Au final, le faux drame aura mobilisé 150 personnes et 40 figurants à l’heure d’une menace toujours réelle.