"C'est important, c'est pour la France" : Oyonnax se prépare à la reconstitution du défilé du 11 novembre 1943

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11 novembre 1943 - quelque 200 maquisards de l'Ain ont défilé dans les rues d'Oyonnax, en pleine occupation
11 novembre 1943 : quelque 200 maquisards de l'Ain ont défilé dans les rues d'Oyonnax, en pleine occupation. 80 ans plus tard, la ville d'Oyonnax rend hommage à ces hommes par la reconstitution inédite du défilé et des festivités du 10 au 12 novembre. ©FTV

Henri Romans-Petit structure le maquis de l'Ain et organise le défilé du 11 novembre 1943 en pleine occupation. C'est une grande opération de contre-propagande pour imposer les maquisards comme une vraie armée sur laquelle on peut compter. Aujourd'hui, tout Oyonnax se mobilise pour fêter cet anniversaire.

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11 novembre 1943 : quelque 200 maquisards de l'Ain défilent dans les rues d'Oyonnax, en pleine occupation. 80 ans plus tard, la ville d'Oyonnax rend hommage à ces hommes par une reconstitution inédite. Et les préparatifs vont bon train.

Une fake news internationale 

Médaillée de la Résistance, la municipalité d'Oyonnax prépare les cérémonies à tous les étages. Outre les reconstitutions, la ville s’apprête à republier un journal qui, en 1943, vanta l’audace du défilé. À l’époque, les Résistants avaient copié un quotidien, l’imposant habilement chez les distributeurs. 

"Ils vont aller auprès des libraires et des buralistes et leur dire que la censure est passée par là, il faut remplacer l'exemplaire par celui-ci. Les commerçants vont vendre, sans le savoir, le faux Nouvelliste (journal pétainiste) et l'information va inonder la région lyonnaise", raconte Olivier Schwinn, délégué général du Souvenir français de l'Ain.

Dans les articles [du faux Nouvelliste], on découvre une véritable armée opérationnelle sur laquelle les alliés vont pouvoir s'appuyer pour prendre en tenaille l'occupant lors des débarquements en Provence et en Normandie.

Olivier Schwinn,

délégué général du Souvenir français de l'Ain.

À l'origine du défilé et de cette grande supercherie, il y a Henri Romans-Petit. Publicitaire de métier, ce Ligérien va coordonner la mise en scène avec des photos, des films, et, pourrait-on dire, des "fake news" via la presse.

L'information est reprise par le Birhakeim, journal républicain mensuel paraissant malgré la Gestapo et par le New York Times. Charles de Gaulle, à Londres, est alerté et découvre ses combattants de la liberté. Churchill organise des largages d'équipements et d'armement, notamment sur la prairie d'Echallon.

Ce dont les historiens sont sûrs aujourd’hui, c’est que ce défilé donna de la crédibilité à la Résistance française aux yeux des Alliés.

La ville mobilisée

Pour cet anniversaire, 200 figurants, 300 chanteurs et 50 musiciens vont faire revivre cette épopée. Toute la ville travaille. L’association Aire s’est donné un défi : fabriquer une cinquantaine d’armes factices, des mitraillettes Sten, pour faire illusion et pouvoir faire revivre cet épisode très fort de l'histoire de la ville. Une rumeur dit que les soldats auraient eu, eux aussi, des armes bricolées. Il fallait avant tout impressionner, montrer que la résistance existait, s’organisait.

Les ouvrières de Solid'Aire, un atelier d’insertion, sont pleinement mobilisées pour habiller les figurants. "C'est gratifiant, elles sont parties d'un croquis [...] C'est une grande fierté. C'est l'occasion de se montrer" précise Laetitia Gasnier, encadrante. Les couturières assurent la coupe, la confection de 100 pantalons et vestes. Ce n’est pas l’histoire de ces femmes immigrées, mais cela le devient. "Quand on se sent faire partie de quelque chose, c'est déjà une forme d'appartenance", ajoute Franck Guilley, directeur de Solid'Aire.

C'est important, c'est pour la France.

Pheng Sithiphone,

ouvrière en insertion.

Rendez-vous est donné vendredi 10 novembre à partir de 11 heures pour trois jours du souvenir.

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