Des caméras anti dépôts sauvages ont été installées par la municipalité de Gex, dans l'Ain. Depuis cinq semaines, les policiers municipaux ont relevé près d'une centaine d'infractions. De lourdes amendes vont être appliquées dans les prochains jours.
Des ordures et poubelles abandonnées près des conteneurs à ordures. Des objets ou de l'électroménager cassé qui devraient partir à la benne, déposés sur un trottoir, parfois au pied d'immeubles neufs. À Gex, la municipalité veut en finir avec ce type d'incivilités et a décidé de s'en donner les moyens.
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Reportage F.Grassaud, M.Zammit, F.Rudolf. Intervenant : Patrice Dunand, Maire (LR) de Gex
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Caméras et IA
De nouveaux outils de surveillance pour lutter contre ces dépôts sauvages de déchets sont arrivés depuis le début de l'été. La municipalité de Gex a fait l’acquisition en juillet de cinq caméras nomades. L'objectif est de détecter tout comportement illégal associé aux dépôts sauvages. Ces caméras seront au nombre de huit à partir de septembre. Cette initiative se veut aussi dissuasive. Coût de ces acquisitions, près de 100 000 euros.
Ces caméras de haute technologie sont placées en rotation à divers endroits stratégiques de la commune. Elles sont exclusivement réservées à la surveillance des points d’apport volontaires de déchets.
Ces appareils se déclenchent automatiquement dès qu’un dépôt sauvage est effectué dans la zone sous surveillance, de jour comme de nuit. La ville a établi une liste de sites prioritaires où les dépôts sauvages sont les plus nombreux. Des lieux où ils sont les plus préjudiciables à l’environnement. "Ces caméras nomades permettent d'identifier les véhicules et les personnes", selon l'élu. Une identification grâce à des pièges photographiques. Ils se déclenchent grâce à l’intelligence artificielle. Outre les repérages vidéos, les policiers municipaux mènent l’enquête sur le terrain.
Des amendes dissuasives
Après identification du véhicule ou du piéton à l’origine du dépôt, le contrevenant reçoit un courrier et dispose de 10 jours pour s’expliquer. Au terme de cette procédure, une amende administrative peut être prononcée à son encontre, dont le recouvrement est assuré par le Trésor Public. Si l’infraction est commise à l’aide d’un véhicule, la loi prévoit la responsabilité pécuniaire de son propriétaire et donc pas seulement de son conducteur, indique la ville sur son site internet.
Les amendes administratives vont de 500 à 14 000 euros selon la nature des déchets, leur dangerosité, leur volume ou encore la réitération de l'infraction.
En cinq semaines, le bilan est déjà conséquent avec plus de 80 contrevenants identifiés : "50 000 euros d'amendes administratives cumulées qui vont être appliquées dans les prochains jours", assure Patrice Dunand. Pour l'élu local, c'est aussi une question de "justice" vis-à-vis des "90% de la population qui respecte la règle et le tri sélectif". Le maire l'assure d'ailleurs :"Très largement, la population joue le jeu".
Mais la raison de ces incivilités est aussi financière : ici les habitants badgent pour déposer leurs ordures. Ils paient 97 centimes par sac de 35 litres. Une taxe que certains entendent éviter. Mais le coût n’expliquerait pas tout. Située près de la Suisse, la cité de Gex aurait aussi son lot de voisins helvètes indélicats.
Pour le maire de Gex, ce fléau n'est pas propre à sa commune, il se pose dans tous les secteurs dans lesquels "l'habitat est dense", et qui connaissent un important turn-over de population en raison de leur attractivité. Conséquence : une population moins impliquée.