Une success-story est en train de s'écrire dans le Val-de-Saône. En produisant des boissons ancestrales, deux entrepreneurs installés à Bâgé-la-Ville (Ain) ont gagné le marché chinois. Ils n'ont que quelques semaines pour produire près de 5.000 bouteilles d'élixirs.
En novembre dernier, Franck Maure et Mickaël Paul décident de miser 5.000 euros pour aller se faire connaître en Chine. Bingo! ils reviennent avec une belle commande. Depuis, ils s'affairent dans leur entrepôt de la pépinière d'entreprises de Bâgé-la-Ville. L'envoi de quelque 5.000 bouteilles est prévu pour avril. Direction la province de Canton (Guangzhou). Rien que dans cette partie de l'Empire du Milieu le potentiel est de 100 millions d'habitants!
L'importateur qui les assiste dans cette installation sur le marché chinois, leur promet 150.000 bouteilles par an dans 3 ans. A ce rythme, Tripolix va enfin sortir de l'anonymat.
Reportage Franck Grassaud et Christelle Nicolas
Jusqu'à présent, cette gamme de boissons ancestrales, -qui compte aujourd'hui 14 "parfums"-, était vendue sur les fêtes médiévales, chez des cavistes ou dans des épiceries fines de la région. Pas de quoi démarrer en trombe une activité créée de toute pièce par Franck, en 2011.
A l'époque, ce passionné d'Histoire commençait à faire de l'hydromel (miel fermenté), de l'hypocras (vin aromatisé par des épices), du mulsum (vin romain mielé). Il s'est ensuite engagé dans la voie des mélanges et des interprétations, ajoutant des épices peu connus et des plantes comme la lavande, la rose ou le jasmin.
C'est ainsi que les produits Tripolix ont pris de l'ampleur. L'originalité est souvent récompensée, le marketing fait le reste. Les bouteilles sont décorées façon "druide", et elles portent un sesterce en guise de sceau. "Les Chinois ont l'impression d'acheter une part de l'Histoire de France", explique Mickaël, qui a vécu une année à Canton.
Lors du salon des vins qui les a fait connaître là-bas, 35 clients se sont manifesté, des grossistes. L'un d'eux voulait carrément acheter 5.000 bouteilles de chaque produit de la gamme. Les entrepreneurs ont pris peur, ils veulent grossir doucement mais sûrement, et surtout ne comptent pas abandonner le marché français, "on ne va pas mettre tous nos oeufs dans le même panier!"