La mesure a été adoptée parfois préventivement, les Ehpad de l'hôpital Fleyriat de Bourg-en-Bresse ont interdit toutes les visites depuis le 23 octobre. Une décision difficile à vivre pour les familles, nécessaire pour la direction.
Le Centre hospitalier Fleyriat a donc fermé ses établissements pour personnes âgées depuis 3 semaines, "pour protéger au maximum les pensionnaires du coronavirus", justifie la direction. "Mais attention, ils ne sont pas tous confinés en chambre. Si on prend le cas de la Résidence Pélicand, des activités existent dans les étages où il n'y a pas de malade."
C'est devant cet Ehpad du centre-ville qu'une équipe de France 3 Rhône-Alpes a croisé des proches de résidents, venus apporter du linge propre, l'unique lien avec l'intérieur. Les familles ont du mal à comprendre ce confinement prolongé alors que le gouvernement avait promis de maintenir les visites.
"Venez-me voir, je suis toute seule. Je ne vois personne."
Une dame qui prend quotidiennement des nouvelles de sa mère âgée par téléphone, témoigne."A chaque fois, elle nous dit, venez-nous voir un petit coup. Venez-me voir, je suis toute seule. Je ne vois personne. Elle nous le dit tous les jours. S'il arrive quelque chose, on n'aura pas été présents pour l'accompagner, et ça ce serait difficile pour nous."
L'épouse d'un pensionnaire se montre aussi très inquiète: "Ce n'est pas la faute du personnel. C'est simplement qu'il faut absolument qu'on trouve une solution pour qu'ils nous voient, et pour qu'on les voie."
D'un côté comme de l'autre des murs, on vit mal, très mal, cette solitude sans date limite.
Pas le choix
Camille Giordano, directrice adjointe du Centre Hospitalier Fleyriat: "Les annonces présidentielles qui ont été faites, laissent quand-même une marge d'interprétation aux établissements en fonction de la situation locale. Notre décision, on ne la prend pas à la légère. Ce n'est pas une décision que l'on prend de gaieté de coeur."Dr. Michelle Bailly, chef de pôle gériatrie: "Ça veut dire que l'on a eu plusieurs patients le même jour qui ont présenté de la fièvre. Donc à partir de là vous dites stop. Il faut réagir très vite. C'est très contagieux cette maladie là, donc vous prenez vos mesures tout de suite, et vous anticipez ce qui risque de se passer ailleurs, c'est ce qu'on a fait. Et je crois qu'on a eu raison de faire ça."
3 semaines après l'arrêt des visites, l'épidémie commencerait à ralentir dans les deux Ehpad publics de Bourg, après une quarantaine de cas. Mais les familles redoutent désormais les conséquences de l'isolement pour les personnes âgées.
Reportage Franck Grassaud et Maryne Zammit