On le pensait bien affaibli par la sécheresse, mais le frelon asiatique est encore repéré en Rhône-Alpes. Si l'Ardèche et la Drôme étaient jusqu'à présent les départements les plus touchés, l'Ain voit aujourd'hui l'insecte s'implanter.
Ce mardi 5 novembre au matin, 2 nids de frelons asiatiques ont encore été détruits dans l'Ain. L'un, à Villereversure, se trouvait à 750 mètres des ruches de Jacques, un apiculteur amateur. C'est lui qui a alerté le Groupement de Défense Sanitaire de l'Ain. "Je me suis aperçu en ouvrant mes ruches que les abeilles disparaissaient. J'ai mis un appât (miel cristallisé) et j'ai vu des frelons asiatiques arriver. J'en ai piégé quelques uns, je les ai marqués avec de la peinture et j'ai chronométré le temps qu'ils mettaient pour aller et revenir... et c'est ainsi que j'ai déterminé la position du nid", détaille Jacques.
Le "ballon de Basket" était accroché à un acacia. "On ne peut pas se tromper, le nid a une ouverture sur le côté et en plus il est en pleine lumière. Les frelons européens préfèrent les endroits moins exposés et leur nid a un trou en bas", ajoute le désormais "référent frelons asiatiques" dans le secteur.
"Ils attrapent les abeilles quand elles reviennent à la ruche, chargées. Ils les décortiquent ensuite pour manger le thorax", déplore Jacques qui voit ses ruches dépérir. L'abeille est une friandise pour ce frelon, on imagine ensuite l'impact d'un tel nuisible sur la biodiversité locale.
Le vespa velutina est visiblement arrivé en France caché dans un chargement de poteries chinoises livrées en 2004 à Tonneins (Lot-et-Garonne). Depuis, il prolifère.
Reportage
En Rhône-Alpes, l'Ardèche et l'Ain sont les départements les plus touchés par le frelon asiatique mais l'Ain commence à s'inquiéter.
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Un danger public
"Le frelon asiatique est un danger public qui n'est pas suffissament pris en compte par l'Etat qui n'oblige pas à la destruction. Donc si le voisin ne fait rien, on est touché", explique Georges Picot, animateur de la lutte contre la prolifération du frelon asiatique au Groupement de défense sanitaire de l'Ain. "La plupart du temps, il n'est agressif, pas plus que le frelon européen, mais si on approche à moins de 5 mètres de son nid, -et tous ne se sont pas perchés à 20 mètres de haut-, on peut se faire piquer par des centaines de frelons. Imaginez, il y en a plus de 2000 dans un nid contre 200 dans un nid de frelon classique."
Interview de Georges Picot, animateur de la lutte contre la prolifération du frelon asiatique au Groupement de défense sanitaire de l'Ain.
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Durant l'automne, la lutte ne faiblit pas, au contraire. En détruisant le nid, on détruit aussi les fondatrices qui ne vont pas tarder à s'enfoncer dans la terre. Au printemps, elles seraient capables de reformer un groupe.
"Vraiment, il faut que les habitants de l'Ain soient vigilants. S'ils repèrent un nid, ils doivent absolument le signaler sur le site internet frelonsasiatiques.fr. Et surtout, ne vous attaquez pas seul à un nid !"