D'ici au 1er janvier 2020 , les français devraient pouvoir s'équiper en lunettes sans débourser un centime. Mais les tarifs remboursés par la sécurité sociale risquent de défavoriser les lunettes fabriquées dans l'Ain, dont le coût est plus élevé que celles importées à l'étranger.
C'était une promesse de campagne d'Emmanuel Macron, et c'est une bonne nouvelle pour les français. D'ici au 1er janvier 2020, l'achat des lunettes de vue, tout comme les soins dentaires et les audio-prothèses, seront remboursés à 100% par la sécurité sociale. Mais le "reste à charge zéro", en matière d'optique, ne fait pas que des heureux, notamment à Oyonnax dans l'Ain, berceau de la production de lunettes.
Des tarifs maximums limités
Comme dans le système actuel, le remboursement intégral sera réalisé, pour une partie, par les mutuelles, et pour l'autre, par l'état pour le reste à charge. Mais dans ce montage, la part des mutuelles baissera, celle de l'état montera, et des plafonds de tarifs maximums doivent être déterminés pour chaque catégorie de lunettes. Par exemple, le prix des verres progressifs pourra atteindre 190 euros. Quant à la monture, les opticiens devront proposer des modèles à 30 euros.
Les lunettes françaises sont plus chers
Or le plafond maximum des tarifs risque de défavoriser les lunettes fabriquées en France, et en particulier dans l'Ain. Le label "Origine France garantie" est certes une reconnaissance de qualité et de traçabilité, mais il s'accompagne d'un coût de production et de certification particulier. A la sortie de l'usine, une monture française coûte 30 euros en moyenne contre 10 euros seulement pour celle venue de Chine.
Reportage de Eloïsa Patricio et Arnaud Jacques :