Dans le cadre du "grand débat", le département de l'Ain a sollicité par courriel l'avis de plus de 50.000 de ses habitants. Leurs réponses: priorité à la baisse de la fiscalité mais aussi éducation et routes.
L’enquête « Grand débat national - L’Ain donne de la voix » a été menée du 5 au 10 mars. Un questionnaire a été adressé à 51 769 habitants de l’Ain. Ce sont 3.352 réponses qui ont été reçues sur le site ouvert par le département.
"L'Ain est représentatif de cette France des territoires souvent oubliée, qui n'est pas celle des métropoles", a indiqué le président du conseil départemental Jean Deguerry (LR), en jugeant extrapolables à tout le pays les résultats de cette consultation.
Sans surprise, baisse de la fiscalité et augmentation du pouvoir d'achat sont les priorités des Aindinois. Mais "l'amélioration de la qualité de l'instruction et de l'école" vient en troisième position - une thématique jusqu'alors "restée largement en dehors des radars", relève Jean Deguerry. Le renforcement de la construction européenne arrive en dernière position parmi les neuf pistes proposées.
La réforme, jugée prioritaire, de la fiscalité doit passer par une meilleure "répartition de l'impôt entre tous, dès le premier euro", ont estimé à 33% les Aindinois. Les personnes ayant répondu au questionnaire estiment qu'il faut alléger la pression fiscale sur les Français (27%) et des entreprises (25%).
Ces derniers montrent aussi leur attachement au service public de proximité en matière de santé qu'il importe "de rétablir ou de préserver".
Ils ne sont que 11% à vouloir conserver la limite maximale de 80 kilomètres/heure sur le réseau routier secondaire. Les autres réponses se partagent à parts à peu près égales entre retour aux 90 km/h et assouplissements ponctuels.
Près de la moitié des habitants estiment que la priorité du département doit être d'investir dans les routes, bien avant les collèges et l'aide sociale. Mais la notion d'aide sociale est peut-être floue pour les personnes interrogées, relève l'auteure de l'étude Élodie Roux de Bézieux.
84% des personnes ayant répondu estiment que les bénéficiaires du RSA devraient effectuer des heures de bénévolat - piste ouverte par le Premier ministre Édouard Philippe.
Sur le plan institutionnel, elles recommandent prioritairement de prendre en compte le vote blanc (24%) et de "consulter plus souvent les Français" (20%), mais désavouent le recours à la proportionnelle pour les élections (7%).
Interrogé, Jean Deguerry a indiqué ne pas être au courant d'initiatives similaires d'autres départements. Les conclusions de cette consultation seront envoyées au président de la République, a-t-il dit.