Deux conseillers municipaux Les Républicains de l'Ain ont déposé un recours devant le Conseil d'Etat contre la décision du gouvernement de ne plus attribuer de couleur politique aux candidats sans étiquette dans les communes de moins de 9.000 habitants, lors des Municipales de mars.
La circulaire Castaner agite depuis quelques jours l'opposition. Le ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner, a demandé aux préfets, pour les élections municipales et communautaires des 15 et 22 mars, "de nuancer les candidats et listes de candidats uniquement dans les communes de 9.000 habitants et plus, ainsi que dans les communes chefs-lieux d'arrondissement". Autrement dit, les communes plus petites vont disparaître des radars et ne compteront plus sur les fameuses cartes proposées lors des soirées électorales notamment.
Le "nuançage" consiste à attribuer une couleur politique aux candidats ayant déposé une liste "sans étiquette", par exemple "divers droite", "divers gauche", "centriste"... Une pratique contestée par nombre d'élus ruraux qui ne se retrouvent pas dans les nuances qui leur sont accolées. Selon Christophe Castaner, cette mesure devrait permettre une meilleure lisibilité du scrutin et évitera un nuançage approximatif dans les plus petites communes.
Le soupçon
La volonté du gouvernement est critiquée par les oppositions qui soupçonnent l'exécutif de vouloir brouiller la lisibilité des résultats des Municipales. D'où une levée de boucliers dans l'Ain qui ne compte que 10 communes de plus 9000 habitants sur 393 villes et villages.
Le recours en référé de deux élus de l'Ain, de Meximieux et Lagneux, soutenu par Damien Abad, président de la fédération LR du département et président du groupe LR à l'Assemblée nationale, doit être plaidé le 24 janvier devant le Conseil d'Etat.
Reportage Franck Grasasud, Maryne Zammit